L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé le 19 novembre le lancement d’une phase pilote autour de la « e-notice », la version numérique des notices de médicaments. Objectif : faciliter l’accès à une information médicale actualisée et enrichie, tant pour les patients que pour les professionnels de santé.
« Cette initiative vise à améliorer la sécurité et le bon usage des médicaments en offrant une information accessible, à jour et pédagogique », souligne l’Agence.
Cette expérimentation, prévue pour deux ans, doit évaluer l’intérêt et l’accessibilité des notices électroniques. Si toutes les notices des médicaments commercialisés en France sont déjà disponibles en ligne via la base de données publique des médicaments (BDPM), la nouveauté réside dans l’intégration d’un QR code sur certaines boîtes distribuées en pharmacie. En le scannant avec un smartphone ou une tablette, le patient accède directement à la notice numérique.
La version papier reste présente dans la boîte, mais à l’hôpital, certaines notices ont été supprimées pour tester une dématérialisation totale, dans un contexte où l’accès à la notice physique est souvent limité. Cette démarche « participe également à la réduction de l’empreinte écologique globale des produits de santé », souligne l’ANSM.
Paracétamol en ville, gaz médicaux à l’hôpital
La e-notice ne se contente pas de reproduire le contenu papier. Elle propose des informations additionnelles : vidéos pédagogiques sur le bon usage, mesures de réduction des risques, dossiers thématiques, ainsi que le résumé des caractéristiques du produit.
Autre avantage : une mise à jour mensuelle, garantissant des données toujours actualisées, contrairement à la notice papier dont la révision peut prendre plusieurs mois.
Cette phase pilote s’inscrit dans une dynamique européenne. La Commission européenne encourage la transition vers des notices électroniques dans le cadre de la réforme de la législation pharmaceutique, et plusieurs pays, dont la Belgique, l’Espagne et le Portugal, expérimentent déjà ce dispositif, principalement à l’hôpital.
En France, environ 170 médicaments sont concernés en ville (paracétamol adulte, statines, IPP, vaccins) et 420 à l’hôpital (gaz médicaux, anticancéreux, antibiotiques, thérapies géniques, produits sanguins…).
L’ANSM a associé les acteurs de la chaîne du médicament – associations de patients, professionnels de santé, industriels – au sein d’un comité de suivi. L’évaluation reposera sur des indicateurs qualitatifs et quantitatifs : satisfaction des utilisateurs, fréquence de consultation, usage des contenus enrichis.
Un bilan sera établi à l’issue des deux ans pour décider des suites à donner.
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