L’ANSES veut règlementer l’accès et l’étiquetage du protoxyde d’azote alimentaire

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Contenu notamment dans les cartouches des siphons à chantilly, les utilisateurs, parfois très jeunes, vident la cartouche de protoxyde d’azote (le « proto ») dans un ballon avant d’inhaler le gaz, cherchant un effet euphorisant, hallucinogène et une déformation de la voix.

Or, de 2017 à fin 2019, « 66 intoxications au protoxyde d’azote ont été enregistrées par les centres antipoisons, alerte l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement (ANSES) le 9 juillet. Sur les 66 cas, dont plus de la moitié avaient entre 20 et 25 ans, 42 signalaient au moins un symptôme neurologique ou neuromusculaire ». L’inhalation expose en effet à des risques immédiats (asphyxie par manque d’oxygène, perte de connaissance, brûlure par le froid du gaz expulsé de la cartouche, désorientation, vertiges) et des risques en cas d’utilisation régulière (atteinte de la moelle épinière, carence en vitamine B12, anémie, troubles psychiques).

Les personnes concernées avaient pris de quelques cartouches en une soirée (avec souvent de l’alcool ou d’autres drogues) à des centaines par jour, pendant plusieurs mois pour certains. Les régions Hauts-de-France, Île-de-France et Occitanie sont les plus concernées par ces intoxications. 

L’Agence, qui recommande aux pouvoirs publics « d’améliorer l’information sur les dangers avérés de l’inhalation de protoxyde d’azote auprès des jeunes », rappelle qu’un projet de loi adopté par le Sénat le 11 décembre 2019 et visant « à protéger les mineurs des usages dangereux du protoxyde d’azote » a été transmis à l’Assemblée nationale sans suite pour le moment. Ce texte prévoit :

– de rendre délictuel le fait de provoquer un mineur à faire un usage détourné du N2O pour en obtenir des effets psychoactifs (amende de 15 000 €) ;
– d’interdire la vente aux mineurs dans tous commerces physiques ou lieux publics, comme en ligne (peine de 3 750 €) ;
– d’interdire la vente ou l’offre gratuite de N2O dans les débits de boissons, aux mineurs comme aux majeurs ;
– de contraindre les fabricants à mentionner la dangerosité du produit sur les emballages ou encore d’inclure le NO2 dans les modules de prévention aux addictions dispensés dans l’enseignement secondaire.

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