L’Inserm ne peut conclure à l’intérêt de l’hypnose pour les soins dentaires faute de données suffisantes

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
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L’hypnose est-elle utile dans le domaine médical ? Dans un rapport remis à la Direction Générale de la Santé (DGS), les chercheurs de l’Inserm ont évalué l’efficacité de cette pratique de médecine complémentaire dans certaines de ses indications : santé des femmes, troubles digestifs, chirurgie, psychiatrie… et dentaire. Après avoir analysé les résultats de 52 essais cliniques, ils concluent que l’hypnose a un intérêt thérapeutique dans le syndrome du côlon irritable (douleurs au ventre, ballonnement, diarrhées ou constipations) et dans la réduction de la consommation d’antalgiques et de sédatifs pendant des examens de chirurgie ou de radiologie : extraction de dents de sagesse, biopsies mammaires, interruptions de grossesse, etc. Pour le reste, « les études analysées ne permettent pas de conclure à un intérêt de l’hypnose », notamment dans la prise en charge de la douleur pendant l’accouchement, la schizophrénie, le sevrage tabagique ou… les soins dentaires chez l’adulte et l’enfant. Pour ces derniers, ils ont passé en revue 3 études portant sur l’utilisation de l’hypnose dans les soins dentaires en pédiatrie (Al-Harasi, Ashley et al.), dans la prise en charge de l’hypersensibilité dentinaire (Eitner, Bittner et al.) et dans celle de l’anxiété occasionnée par les soins dentaires (Moore, Brodsgaard et al.).
Les chercheurs de l’Inserm reconnaissent que « les données actuelles sont insuffisantes » et que les études disponibles sont perfectibles : hétérogénéité des données, randomisation non adéquate, description du protocole insuffisante, déroulé de l’étude non précisé, etc. « Si cette analyse démontre le réel intérêt du monde médical pour l’hypnose et les techniques dérivées, elle souligne surtout la nécessité de repenser les standards méthodologiques classiques, soulignent-ils. Elle fait également ressortir le besoin d’un questionnement sur le choix des groupes contrôle et des critères de jugements, et au-delà, du design même des études. » L’innocuité de cette thérapie est en revanche confirmée, même si les risques de manipulation psychologique et de création de faux souvenirs ne peuvent être exclus.

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