Si le nombre de fumeurs dans le monde poursuit sa baisse, l’épidémie de tabagisme est loin d’être terminée. Une autre menace monte en puissance : les cigarettes électroniques, s’inquiète un rapport de l’OMS publié le 6 octobre.
En 2024, 1,2 milliard de personnes consommaient encore du tabac, mais en quatorze ans, 120 millions de fumeurs ont arrêté, soit une diminution relative de 27 %.
« Grâce aux efforts de lutte antitabac déployés par les pays, des millions de personnes arrêtent de consommer du tabac ou ne commencent pas », souligne le directeur général de l’OMS. Mais il met en garde : « L’industrie du tabac riposte à ces progrès considérables en lançant de nouveaux produits à base de nicotine ciblant agressivement les jeunes. »
Pour la première fois, l’OMS en évalue l’ampleur : plus de 100 millions de personnes vapotent dans le monde, dont 86 millions d’adultes et au moins 15 millions d’adolescents âgés de 13 à 15 ans.
Dans les pays disposant de données fiables, les enfants seraient neuf fois plus susceptibles que les adultes d’utiliser ces produits. Selon l’OMS, ces chiffres traduisent une stratégie redoutable de l’industrie du tabac, qui diversifie ses produits – cigarettes électroniques, tabac chauffé, sachets de nicotine – tout en s’appuyant sur des campagnes marketing attractives pour séduire les plus jeunes.
« Les cigarettes électroniques alimentent une nouvelle vague de dépendance nicotinique, alerte le rapport. Elles sont commercialisées comme une aide au sevrage, mais en réalité, elles rendent les enfants dépendants à la nicotine plus tôt et risquent de saper des décennies de progrès. »
Pour l’OMS, la solution passe par un renforcement des politiques publiques : hausse des taxes, interdiction de la publicité, extension des programmes de sevrage et réglementation stricte des nouveaux produits nicotiniques.
Commentaires