L’OMS Europe et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) appellent les gouvernements européens à renforcer leurs politiques de lutte contre l’alcool. Dans une déclaration conjointe publiée mi-octobre, les deux institutions insistent sur l’urgence d’agir face à un fléau sanitaire et économique majeur. « Des politiques strictes en matière d’alcool comptent parmi les investissements les plus judicieux », affirment-elles. À l’aune d’un rapport remis par un groupe d’experts internationaux ayant évalué l’impact de différentes politiques publiques dans le monde, elles indiquent que les mesures les plus efficaces sont l’augmentation des taxes, la limitation des points de vente, l’interdiction de la publicité, l’instauration d’un âge minimum d’achat et la mise en place de monopoles publics de distribution.
L’Union européenne est la région du monde où la consommation d’alcool est la plus élevée. En 2020, l’alcool y a été responsable de 111 300 nouveaux cas de cancer, dont 36 900 colorectaux, 24 200 du sein et 12 400 de la cavité buccale. Près de 70 % des cas concernaient des hommes. Cette même année, plus de 93 000 décès par cancer liés à l’alcool y ont été recensés. Le coût humain s’accompagne d’un lourd fardeau économique. En 2018, les décès prématurés dus aux cancers liés à l’alcool ont coûté 4,58 milliards d’euros à l’UE. À cela s’ajoutent les dépenses liées aux hospitalisations, aux blessures, à la violence ou à la perte de productivité.
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