L’OMS fait 100 propositions pour améliorer la santé bucco-dentaire dans le monde d’ici à 2030

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Information dentaire

Après avoir fait un état des lieux sur l’état de la santé bucco-dentaire mondiale (lire ici), l’OMS publie le 11 janvier un « Projet de Plan d’action mondial pour la santé bucco-dentaire (2023-2030) ». Soit 100 propositions pour arriver en 2030 à proposer une couverture sanitaire universelle (CSU) en santé bucco-dentaire définie par l’OMS comme la possibilité pour tous les individus d’accéder « à des services de santé essentiels et de qualité qui répondent à leurs besoins et qu’ils peuvent utiliser sans être exposés à des difficultés financières ».

Objectifs généraux : d’ici à 2030, faire accéder 80 % de la population mondiale à des services essentiels de soins bucco-dentaires et faire reculer de 10 % la prévalence mondiale des principales maladies et affections bucco-dentaires.

L’organisation poursuit six objectifs. Elle veut aider les Etats membre à :

– Aborder la santé bucco-dentaire sous l’angle de la santé publique. Il s’agit par exemple de réduire progressivement l’utilisation de l’amalgame dentaire (objectif : 90 % de pays engagés d’ici à 2030), de créer ou maintenir des budgets spécifiques de santé bucco-dentaire (SBD), ou d’inclure celle-ci dans la communication plus large sur la santé et les campagnes d’éducation pour la santé.

– Promouvoir la santé bucco-dentaire et faire de la prévention. Objectif : « combattre les déterminants sociaux et commerciaux et les facteurs de risque des maladies et affections bucco-dentaires, dans le but de permettre à chacun de jouir du meilleur état de santé bucco-dentaire possible ». L’OMS projette ainsi que d’ici à 2030, au moins la moitié des pays auront mis en œuvre des mesures visant à réduire la consommation de sucres libres (étiquetage, réglementation, taxe, etc.) et que la même proportion disposera de directives nationales sur l’apport fluoré optimal pour leur population (apport fluoré systémique (eau, sel, lait, etc.) ou topique (dentifrices, vernis, gels ou solutions de rinçage, etc.). Elle souhaite également que les pays s’engagent à réduire la consommation de tabac et d’alcool et à lutter contre la malbouffe. L’OMS souligne particulièrement la nécessité d’assurer « une promotion complète de la santé bucco-dentaire dans les écoles ».

– Augmenter le personnel de santé qualifié. A terme, c’est-à-dire en 2030, 50 % des pays membres devraient être dotés d’une stratégie ou d’un plan national opérationnel pour le personnel de santé « prévoyant des effectifs ayant reçu une formation pour répondre aux besoins de la population en SBD ». Il s’agit principalement de mettre en œuvre des programmes de formation pour augmenter le nombre de dentistes, d’assistant(e)s ou d’hygiénistes mais également de former des « agents de santé qualifiés », capables de dispenser un « ensemble essentiel » de soins bucco-dentaires sur le terrain.

– Intégrer la santé bucco-dentaire dans les soins de santé primaires, axée sur la personne. Les pays membres sont encouragés à permettre l’intégration de soins bucco-dentaires essentiels sûrs et à un prix abordable dans leurs politiques de santé. Ils doivent également restreindre l’utilisation d’amalgames dentaires à leur forme encapsulée, renforcer la lutte contre la résistance aux antimicrobiens ou encore réduire le plus possible les émissions de carbone et l’utilisation de plastique à usage unique et de matériaux non biodégradables ainsi que la production de déchets qui en résulte. Deux objectifs sont fixés là encore. D’ici à 2030, dans 80 % des pays, les services de santé bucco-dentaire seront disponibles dans les hôpitaux et la moitié des pays auront introduit les préparations dentaires figurant sur les Listes des médicaments essentiels de l’OMS (ciment verre ionomère, le fluorure de diamine d’argent et fluor quelque que soit sa forme (dentifrice, crème, gel) dosé entre 1000 and 1500 ppm) dans leur liste nationale de médicaments essentiels.

– Optimiser les technologies numériques pour la santé bucco-dentaire. Détection précoce des maladies bucco-dentaires, dossiers électroniques patients, collecte systématique de données sur l’état de santé bucco-dentaire et ses facteurs de risque, échanges de données, utilisation d’applications d’intelligence artificielle et de technologies mobiles, formation continue du personnel, élaboration de systèmes d’information pour la santé bucco-dentaire, etc. L’OMS va promouvoir le développement de ces technologies permettant « de fournir en temps voulu des renseignements sur la santé bucco-dentaire utiles aux décideurs » pour planifier et élaborer des politiques de santé publique.

– Développer la recherche en santé bucco-dentaire. D’ici à 2030, 50 % des pays devront disposer d’un programme national de recherche en santé bucco-dentaire. Les états membres sont encouragés à trouver des financements publics pour faciliter la diffusion de programme de recherche en santé bucco-dentaire à toutes les institutions nationales de recherche, universités et autres parties prenantes mais aussi pour évaluer l’efficacité les politiques publiques sur la santé bucco-dentaire de leur population.

« La possession du meilleur état de santé bucco-dentaire qu’il est capable d’atteindre constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain », déclare l’OMS. Ce projet doit encore être approuvé par l’Assemblée générale.

Lire le projet : projet-strategie-mondiale-sbd-oms

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