L’URPS chirurgiens-dentistes Auvergne-Rhône-Alpes s’inquiète d’une « profession fragilisée »

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Information dentaire
Difficultés de recrutement, sur- charge administrative, insécurité et épuisement professionnel : dans un communiqué de presse du 15 avril, l’URPS chirurgiens-dentistes Auvergne-Rhône-Alpes « tire le signal d’alarme » face à « une profession fragilisée » et « une situation préoccupante ».
L’URPS s’appuie sur une enquête menée auprès de 2 886 des 4 082 praticiens de la région (23 % des cabinets, plus de la moitié des répondants (55,77 %) a plus de 50 ans et la parité homme/femme est respectée). Réalisée entre juillet et novembre 2024, l’étude met en lumière des tensions multiples au sein de la profession. Près de 80 % des praticiens déclarent ainsi avoir du mal à recruter un collaborateur ou un remplaçant.
En cause, un exercice libéral insuffisamment attractif sur le plan économique pour près de la moitié des sondés. Même constat pour le recrute- ment du personnel (assistantes dentaires et secrétaires) jugé « difficile » par plus de 65 % des répondants.
Autre constat inquiétant : la gestion administrative. En 2020 déjà, dans une précédente enquête, 77 % des chirurgiens-dentistes qualifiaient cette charge de « préoccupante ». Aujourd’hui, 87 % estiment que son allègement est une priorité.
À cela s’ajoute une judiciarisation croissante de l’exercice libéral, redoutée par 66 % des confrères et consœurs. L’insécurité dans les cabinets progresse également : 41 % déclarent faire face à des agressions, incivilités ou cyberattaques, contre 26 % cinq ans plus tôt.

Ce contexte pèse lourdement sur la santé mentale des praticiens. Deux tiers évoquent fatigue ou burn out, dans une profession qualifiée d’« épuisante » (76 %), « anxiogène » (70 %) et « chronophage » (64 %).

Dans une lettre ouverte adressée à Yannick Neuder, le ministre de la Santé, Éric Lenfant, président de l’URPS, alerte sur les « dysfonctionnements qui affectent le maillage territorial » et propose des mesures concrètes pour relancer l’offre libérale : permettre l’embauche de plusieurs collaborateurs, augmenter les prérogatives des assistantes dentaires, favoriser les exercices multiples et itinérants, développer des soins en unités mobiles pour les villages de moins de 1 000 habitants, renforcer la capacité d’accueil des facultés d’odontologie ou encore développer la prévention.

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