L’utilisation du fil dentaire réduit le risque d’AVC et de fibrillation auriculaire, selon une étude américaine

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°7 - 19 février 2025
Information dentaire

Une étude présentée lors de la Conférence internationale sur les accidents vasculaires cérébraux de l’American Heart Association (AHA) suggère que l’utilisation régulière du fil dentaire réduit le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) et de fibrillation auriculaire (FA). Alors que les liens entre les maladies cardiovasculaires, les maladies bucco-dentaires, notamment parodontales, ne sont plus à démontrer, « nous avons cherché à déterminer quel comportement d’hygiène bucco-dentaire pourrait avoir le plus grand impact sur la prévention des AVC et de la FA », indique Souvik Sen, neurologue et principal auteur de l’étude, dans un communiqué de l’AHA du 30 janvier.

L’étude s’appuie sur les données de l’enquête « Atherosclerosis Risk in Communities » menée aux États-Unis. Elle suit, depuis 25 ans, 6 000 participants régulièrement interrogés sur leurs habitudes en santé, en particulier l’utilisation du fil dentaire. Les résultats montrent que l’utilisation régulière du fil dentaire est liée à une diminution significative du risque d’AVC et de FA. Ainsi, les personnes qui utilisent régulièrement le fil dentaire ont un risque réduit de 22 % d’AVC ischémique, de 44 % d’AVC cardioembolique (provenant de caillots sanguins du cœur) et de 12 % de fibrillation auriculaire.

Ces résultats restent significatifs, même après avoir pris en compte d’autres facteurs de risque de la cohorte comme le diabète, l’hypertension, l’hypercholestérolémie ou le tabagisme. L’étude montre aussi que plus la fréquence d’utilisation du fil dentaire est élevée, plus le risque d’AVC diminue. « En réduisant les infections et l’inflammation buccales, l’utilisation du fil dentaire contribue à une meilleure santé cardiovasculaire », indique Souvik Sen. L’étude présente cependant certaines limites, notamment le fait que les données reposent sur des questionnaires auto-administrés et que le suivi n’a pas pris en compte d’autres comportements bucco-dentaires au fil des ans, comme les différentes méthodes de brossage ou l’utilisation de brossettes interdentaires. Néanmoins, selon l’AHA, les résultats de cette étude pourraient ouvrir la voie à l’intégration des pratiques d’hygiène dentaire parmi les « 8 facteurs de risque » à prendre en compte pour faire face aux maladies cardiovasculaires : l’alimentation, l’activité physique, l’exposition à la nicotine, le sommeil, l’indice de masse corporelle, la tension artérielle, la glycémie et les lipides sanguins.

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