La mère de mon patient mineur gêne la prise en charge

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°30 - 8 septembre 2021 (page 64-66)
Information dentaire

Les jeunes patients sont souvent accompagnés par leurs parents ou, parfois, par l’un des deux. Cela facilite la prise en charge puisque les décisions médicales qui concernent l’état de santé d’un mineur sont prises par les titulaires de l’autorité parentale. Ce droit des titulaires leur a été donné pour protéger, assurer l’éducation et permettre le développement des enfants à leur charge. La présence de l’accompagnant doit positiver la relation de soin entre le praticien et son patient mineur. Lorsque l’accompagnant (parents, tuteur) entrave le rapport entre soignant et soigné, la qualité des traitements peut être altérée et le chirurgien-dentiste doit gérer une situation dans laquelle la présence d’un parent est nécessaire, gênante, altérant le soin.

Situation

  • Depuis deux semestres, je soigne la jeune Jessica. À chaque rendez-vous, sa mère l’accompagne et m’abreuve de questions. Elle se plaint de moi et hausse le ton en remettant en cause ma prise en charge. Elle me reproche de faire mal à sa fille, de ne pas la respecter en lui parlant durement. Pourtant, tout se passe bien entre Jessica et moi. Son traitement pourrait être parfaitement harmonieux si sa mère ne s’en mêlait pas.
  • Je souhaite à présent que Jessica vienne seule à ses rendez-vous pour éviter les tensions, les reproches ou les altercations qui bouleversent les relations.
  • Puis-je refuser à la mère d’accompagner sa fille ou, du moins, d’entrer dans la salle de soins ? Puis-je cesser le traitement de Jessica si sa maman persiste dans cette attitude ?
  • Puis-je exiger la présence du papa pour la remplacer ?
  • Je me demande aussi si le traitement peut être poursuivi sans en référer à la maman ?

DR Réflexions du Professeur Muriel de la Dure-Molla

Professeur des Universités, Praticien Hospitalier – Faculté de chirurgie dentaire de Paris Garancière

La prise en charge des soins chez un enfant nécessite l’implication du trio praticien-patient-parent(s). Les chirurgiens-dentistes ont plus l’habitude d’un fonctionnement bipartite avec leurs patients : cette « relation de confiance » que l’on dit souvent indispensable à la réussite du traitement. Ils se sentent donc dépourvus lorsqu’un tiers interfère dans cette relation qu’il juge centrale. Et pourtant, il n’est pas envisageable de laisser le parent sur le côté.

Comme dans tous projets impliquant plus de deux acteurs, on pourrait identifier différentes typologies de parents : les opposants, les grognons, les passifs, les hésitants, les constructifs et les aidants. Le praticien doit avoir alors la posture d’un manager pour, premièrement, identifier la typologie du parent et, deuxièmement, en faire un allié. Le but serait de…

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