La réforme du 3e cycle des études d’odontologie : POURQUOI ?

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  • Publié le . Paru dans Parodontologie Implantologie Orale, un nouveau regard n°1 - 15 mars 2022
Information dentaire

La R3C – comprenez réforme du 3e cycle – a été commandée par le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en octobre 2016. La conférence des doyens a été chargée de la mener et de formuler des propositions pour faire évoluer le 3e cycle court (6e année) et long (internat).

Il convient de rappeler qu’en 1994 les études d’odontologie ont été réformées avec l’instauration du 3e cycle qui n’existait pas jusqu’alors. Par la suite, en 2011, l’internat (3e cycle long) est devenu qualifiant avec trois spécialités ou DES (Diplôme d’Études Spécialisées) : Chirurgie Orale, Orthopédie Dento-Faciale et Médecine Bucco-Dentaire. Ces deux réformes ont permis de valoriser les études d’odontologie et d’améliorer la qualité de la formation initiale odontologique en France.
La R3C constitue la suite logique. Si cette réforme s’adresse au 3e cycle, elle va indéniablement impacter tout le cursus des études.

Pourquoi réformer les études d’odontologie ?

Trois points centraux constituent la base de cette évolution souhaitable des études d’odontologie.

Améliorer la prise en charge des patients : la R3C permettra cette amélioration et répondra mieux aux problèmes de l’état de santé bucco-dentaire des populations enfants et adultes en France. Le circuit de la prise en charge, plaçant en son centre l’omnipraticien, sera amélioré. Les approches modernes de dentisterie peu invasive, préventive et a minima pourront se généraliser. Le patient pourra bénéficier d’une offre de soins mise à sa disposition par les omnipraticiens et les spécialistes, qui travailleront de concert et de façon complémentaire. Le circuit des patients sera beaucoup plus cohérent et conforme aux dernières données acquises de la science en santé.

Améliorer la qualité de la formation initiale : cette amélioration concerne les deux cycles, court et long, et tous les étudiants en cursus d’odontologie en bénéficieront : innovations pédagogiques, renforcement du numérique, approche par compétence, harmonisation à l’échelle nationale, etc. Par ailleurs, une valorisation s’opérera : tous les étudiants sortiront des facultés avec un DES, soit d’odontologie générale, soit d’odontologie spécialisée. L’odontologie dans tout son ensemble sera valorisée et pourra voir son image renforcée en tant que véritable filière en santé, aussi bien en termes d’études qu’en termes de profession. La formation initiale des futurs chirurgiens-dentistes généralistes ou spécialistes sera assurée par l’État via les universités. Tous les étudiants en 3e cycle (court ou long) pourront bénéficier du même statut (reconnaissance, rémunération, valorisation…). De plus, les liens entre les facultés et la profession seront certainement renforcés dans le cadre de la R3C. La création d’un véritable corps de « Maître de Stage Universitaire » est ainsi envisagée pour des praticiens libéraux, avec une formation, un suivi, une rémunération et d’étroits liens ville/université/hôpital. Enfin, la formation sera aussi améliorée par l’optimisation de l’intégration de technologies récentes et de nouvelles approches préventives et thérapeutiques.

Améliorer l’exercice professionnel : il est incontestable que les réformes de 1994 et de 2011 ont amélioré la formation initiale et, par voie de conséquence, la pratique professionnelle. La R3C ira dans le même sens. Une clarification sera apportée. Si les praticiens généralistes pourront pratiquer les mêmes actes et soins qu’aujourd’hui, lorsqu’ils seront face à des situations cliniques complexes dans différents domaines, et s’ils décident d’adresser leurs patients dans ces cas précis, ils auront des capacités de recours élargies. L’exercice de demain sera plus serein.

Il est grand temps que les études se projettent dans l’avenir de l’odontologie.

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