Les aliments ultra-transformés dans le viseur de la santé publique

  • Publié le .
Information dentaire

Et si la lutte contre les maladies chroniques passait par une réduction massive des aliments ultra-transformés ? C’est le message porté par une série de trois articles publiés le 19 novembre dans « The Lancet » par 43 scientifiques internationaux, dont deux chercheuses de l’Inserm, indique l’institution.

Selon eux, la consommation d’aliments ultra-transformés (AUT) est associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, d’obésité et même de mortalité prématurée. Ils appellent à des politiques publiques ambitieuses pour inverser la tendance.

Les AUT, définis comme des « préparations commerciales élaborées à partir d’ingrédients bon marché extraits ou dérivés d’aliments entiers, auxquels on ajoute des additifs et qui contiennent généralement peu ou pas d’aliments entiers », représentent environ 35 % des apports caloriques en France et jusqu’à 60 % aux États-Unis. Ces produits subissent des procédés industriels lourds et contiennent souvent des additifs « cosmétiques » comme colorants ou émulsifiants.

Les chercheurs pointent principalement une suralimentation liée à la densité énergétique plus élevée de ces aliments, leur hyper-appétence, leur texture molle e t une consommation accrue de composés toxiques, perturbateurs endocriniens et additifs alimentaires potentiellement nocifs.

Une revue systématique de 104 études à long terme révèle que 92 d’entre elles établissent un lien entre AUT et maladies chroniques.  Le risque concernait 12 pathologies : surpoids ou obésité, obésité abdominale, diabète de type 2, hypertension, dyslipidémie, maladies cardiovasculaires, maladies coronariennes, maladies neurovasculaires, maladies rénales chroniques, maladie de Crohn, dépression et mortalité précoce toutes causes confondues. Le risque était multiplié par un facteur entre entre 1,14 et 1,9 pour la maladie de Crohn.

Face à ces preuves, les auteurs proposent une feuille de route : étiquetage clair du caractère ultra-transformé des produits, restrictions publicitaires, interdiction des AUT dans les écoles et hôpitaux, et limitation de leur présence en rayons.

« Il s’agit de transformer en profondeur le système alimentaire », insistent-ils. Un troisième article dénonce les stratégies de lobbying de l’industrie agroalimentaire, qui pèse 1 900 milliards de dollars et utilise marketing intensif et ingrédients bon marché pour stimuler la consommation.

« Il y a aujourd’hui besoin d’une réponse mondiale audacieuse et coordonnée pour mettre en place des systèmes alimentaires qui accordent la priorité à la santé », concluent les auteurs.

Thèmes abordés

Commentaires

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Santé publique

EBD : appel à l’union pour un payeur unique

Six mois après la mise en place du nouvel EBD, « le système mis en place ne fonctionne pas », dénonce conjointement...
Santé publique

Stabilité des prescriptions d’antibiotiques chez les chirurgiens-dentistes en 2024

En 2024, les chirurgiens-dentistes sont à l’origine de 11,9 % du volume total des prescriptions d’antibiotiques en ville et, contrairement...
Santé publique

Surpoids : 1 enfant sur 4 concerné en Europe

En Europe, un enfant sur quatre (25 %) âgé de 7 à 9 ans est en surpoids, et 1 sur 10...
Santé publique

L’OMS Europe enjoint l’Europe à l’action

L’OMS Europe et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) appellent les gouvernements européens à renforcer leurs politiques...
Santé publique

Mercure dentaire : la fin des amalgames prévue à l’horizon 2034 dans le monde

Réunis à Genève, plus de cent États parties à la Convention de Minamata sur le mercure ont adopté le 7...
Santé publique

Oral-B lance une tournée nationale pour la prévention bucco-dentaire

Oral-B va déployer tout au long du mois novembre « La Mission Santé Dentaire », une initiative itinérante qui parcourra...