Les ostéomyélites chroniques secondaires (SCO) sont des pathologies à la prise en charge complexe. L’étiologie de ces SCO est inconnue, mais plusieurs hypothèses sont avancées : bactériennes (d’origine dentaire ou à distance), auto-immunes, traumatiques, ou ischémiques. Il existe des facteurs prédisposants comme les terrains irradiés, les contextes carcinologiques, l’ostéoporose, l’ostéopétrose ou la maladie de Paget, ainsi que les différentes pathologies altérant le système immunitaire.
Les SCO sont traitées par des antibiothérapies de longue durée, et le recours à des gestes chirurgicaux délabrants peut être indiqué, en absence de réponse favorable aux traitements médicamenteux. L’utilisation de bisphosphonates oraux pourrait permettre d’éviter des traitements chirurgicaux radicaux et constituer une alternative thérapeutique.
L’objectif de ce travail réside dans l’analyse de l’usage de bisphosphonates oraux dans le traitement d’ostéomyélites chroniques secondaires réfractaires à l’antibiothérapie.
Matériel et méthodes
Ce travail est une étude de séries de cas cliniques rétrospectives, dans laquelle 9 patients ont été identifiés comme pouvant répondre aux critères d’inclusion dans un registre de suivi de patients atteints d’ostéomyélite. Cependant, trois d’entre eux ont été écartés de l’analyse du fait de leur inclusion dans des études précédentes, avec une évolution favorable de l’infection. Six patients diagnostiqués avec une SCO, n’ayant pas répondu aux traitements antibiotiques et refusé le geste chirurgical, ont donc été inclus. Les critères de non-inclusion ont été les patients souffrant d’une ostéomyélite chronique primaire, ainsi que les patients avec des antécédents de traitements par antirésorptifs osseux (bisphosphonates et denosumab).
L’alternative au traitement chirurgical a consisté en l’administration de bisphosphonate par voie orale…