Les débuts de l’électrothérapie en chirurgie dentaire

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire (page 25-28)
Information dentaire
Les appareils d’électrothérapie furent réellement utilisés par les professions médicales à partir de 1850, accompagnant la révolution induite par la Fée Électricité.


Rubrique de la SFHAD
Société Française d’Histoire de l’Art Dentaire

L’attrait de la nouveauté, son caractère “merveilleux” associés à d’éventuelles guérisons miraculeuses et une activité charlatanesque relayée par une action psychosomatique n’ont pas été étrangers à un vrai engouement pour l’électrothérapie. Cependant, très rapidement, les médecins et les dentistes ont intégré les possibilités objectives qu’elle leur offrait, dans trois domaines essentiellement : en petite chirurgie par l’usage du galvanocautère, en éclairage et endoscopie grâce à de nouvelles possibilités de confort opératoire, en électrophorèse avec, par exemple, la cataphorèse utilisée en dentisterie.
De nombreux appareils électriques furent disponibles bien avant la distribution d’électricité dans les quartiers. Même dans de très grandes villes, les médecins et les dentistes devaient produire eux-mêmes l’électricité pour profiter de ces avancées. Avec de simples piles chimiques ou des batteries le plus souvent pour commencer, puis avec des dynamos lorsque le matériel, comme chez les dentistes, devint plus exigeant. Les professions médicales participèrent ainsi activement à la révolution apportée par la Fée Électricité, qui marqua incontestablement la fin du XIXe siècle.

Les applications

L’électrothérapie, ou l’électrologie médicale, regroupait en fait quatre domaines d’application.

• Les traitements par galvanisation : utilisation d’un courant électrique continu, ou galvanique, produit par des piles, accumulateurs, ou transformé d’un courant alternatif. Ce courant servait pour la galvano-cautérisation, l’électrolyse, l’éclairage, l’électrophorèse, ainsi que pour les excitations nerveuses.
• Les traitements par faradisation : utilisation de courants interrompus, d’induction, de haute tension produits par des bobines d’induction de type Ruhmkorff ou Clarke. Ils étaient employés pour leurs effets sensitifs et moteurs, plus généralement pour une action sur le système nerveux dans le cadre de névralgie faciale, de douleur, de trismus ou pour l’anesthésie.
• Les traitements par franklinisation : utilisation d’électricité statique de très haute tension produite par des machines électrostatiques de type Wimshurst, Carré ou Ramsden. Elle était recherchée pour son action sur la circulation sanguine, pour produire un souffle électrique chargé d’ozone, pour traiter la neurasthénie, la migraine, l’hystérie, les états douloureux en général.
• Traitements par arsonvalisation : utilisation de courants alternatifs de haute fréquence employés en basse tension (diathermie, thermo- pénétration, soulagement des douleurs) ou en haute tension (étincelage, fulguration). Ils étaient réputés avoir une action sur la tension artérielle, une action désinfectante. Les professionnels les employaient également pour l’anesthésie révulsive, dans le cadre de douleurs névralgiques. Le bistouri électrique et l’électrocoagulation faisaient également appel à cette technique.
Les domaines d’application et le nombre important d’appareillages disponibles à la fin du XIXe siècle démontrent l’intérêt que suscitait cette spécialité, appelée rapidement à un développement considérable.




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