Les Français et l’alcool : consommation globale en baisse mais « binge drinking » en hausse chez les femmes

  • Publié le .
Information dentaire

Si la consommation d’alcool en France diminue depuis deux décennies elle reste très élevée et les « alcoolisations ponctuelles importantes » (API) ou « binge drinking » défini par la consommation d’au moins six verres d’alcool en une seule occasion, gagne du terrain notamment chez les femmes. Voici ce qu’il faut retenir de l’étude publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 23 janvier.

La consommation d’alcool hebdomadaire et quotidienne des 18-75 ans, tous sexes confondus, a diminué en France (métropole et Drom) entre 2000 et 2021, passant respectivement de 62,6 % à 39 % et de 23,9 % à 8 %. Concernant le nombre annuel moyen de litres d’alcool pur par habitant, il est passé de 11,7 à 10,5 litres entre 2017 et 2021.

Si la fréquence des API n’ont pas évolué significativement entre 2017 et 2021 parmi les jeunes adultes et les hommes, en revanche, la part de femmes déclarant avoir eu une API au moins une fois dans l’année et la part de celle déclarant au moins une API par mois sont en hausse significative : passant respectivement de 21,4 % à 23 % et de 7,6 % à 8,6 %.

C’est le cas chez les femmes de plus de 55 ans mais surtout entre 35 et 55 ans. Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer le rapprochement des comportements des femmes avec ceux des hommes : l’augmentation de la part de femmes participant au marché du travail, le recul de l’âge au premier mariage, celui du premier enfant…

« Certaines femmes évoluant dans des milieux masculins, notamment dans des sphères socio-économiques favorisées, pourraient avoir tendance à s’adapter aux comportements de consommation de ces milieux, afin de se conformer à certains codes informels ou encore à utiliser l’alcool comme une forme d’automédication pour lutter contre le stress perçu, indiquent également les auteurs de l’étude. L’industrie de l’alcool opère par ailleurs un marketing agressif visant le public féminin, de nature à soutenir ces évolutions. »

Si donc les Français ont réduit leur consommation quotidienne et hebdomadaire d’alcool, elle toutefois « très élevée » et « bien que le coût social de la consommation d’alcool dépasse 100 milliards d’euros en 2019, la France n’est pas dotée d’un plan national de lutte contre les dommages liés à l’alcool », regrettent l’étude. L’alcool est directement à l’origine de 49 000 décès chaque année.

Thèmes abordés

Commentaires

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Santé publique

Les aliments ultra-transformés dans le viseur de la santé publique

Et si la lutte contre les maladies chroniques passait par une réduction massive des aliments ultra-transformés ? C’est le message...
Santé publique

EBD : appel à l’union pour un payeur unique

Six mois après la mise en place du nouvel EBD, « le système mis en place ne fonctionne pas », dénonce conjointement...
Santé publique

Stabilité des prescriptions d’antibiotiques chez les chirurgiens-dentistes en 2024

En 2024, les chirurgiens-dentistes sont à l’origine de 11,9 % du volume total des prescriptions d’antibiotiques en ville et, contrairement...
Santé publique

Surpoids : 1 enfant sur 4 concerné en Europe

En Europe, un enfant sur quatre (25 %) âgé de 7 à 9 ans est en surpoids, et 1 sur 10...
Santé publique

L’OMS Europe enjoint l’Europe à l’action

L’OMS Europe et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) appellent les gouvernements européens à renforcer leurs politiques...
Santé publique

Mercure dentaire : la fin des amalgames prévue à l’horizon 2034 dans le monde

Réunis à Genève, plus de cent États parties à la Convention de Minamata sur le mercure ont adopté le 7...