Les nanomatériaux au cabinet. Les repérer pour promouvoir la santé

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°1 - 17 janvier 2024 (page 38-41)
Information dentaire

Près de 400 000 tonnes de nanomatériaux sont importées ou fabriquées chaque année en France [1]. Ils sont présents dans les produits de grande consommation, mais aussi en médecine humaine, dont la chirurgie dentaire. En effet, les nanoparticules entrent dans la composition de nombreux biomatériaux dentaires, produits d’hygiène dentaire ou médicaments prescrits. Leur extrême petite taille leur confère des propriétés supérieures à celles de plus grosses particules de même nature, ouvrant de nouvelles perspectives industrielles et médicales. Néanmoins leur forte réactivité et leur dissémination à grande échelle entraînent des effets indésirables sur la santé et sur les écosystèmes. Ainsi, il apparaît nécessaire de cerner les limites de cette avancée technologique et de définir, pour ce qui concerne la chirurgie dentaire, les conditions à leur utilisation, en fonction de la balance bénéfice/risque.

L’objectif de cet article est d’exposer la problématique du recours aux nanoparticules, puis d’en proposer un usage raisonné, notamment en évitant les expositions inutiles.

Le nanomonde et comment nous y sommes exposés

Dans le monde des nanoparticules (NP), certaines sont d’origine naturelle, émanant notamment des volcans ou des embruns marins. D’autres sont produites de manière non intentionnelle par les activités humaines via les rejets des véhicules à moteurs thermiques comme les particules ultrafines. Enfin, d’autres sont manufacturées. Et lorsque au moins une de leurs dimensions est inférieure à 100 nanomètres, soit une taille située entre celle de l’atome et celle des virus, on parle de nanomatériaux (fig. 1). À proprement parler, une NP a ses trois dimensions inférieures à 100 nanomètres. Le terme « nanos » permet de désigner au sens large des NP ou des NM.

La très grande majorité des NM utilisés par l’industrie appartient aux quatre catégories suivantes : les nano-argents, les nanotubes de carbone, les NP de dioxyde de titane (TiO2) ou les nanosilices. Les nanos sont utilisés dans de nombreux domaines pour différentes propriétés : alimentaire (anti-agglomérant, conservateur ou colorant), électronique, revêtements (protections anti-UV ou antimicrobiennes), textiles (anti-froissage, traitement antibactérien des vêtements de sport ou chaussettes), aéronautique, cosmétique (colorant, anti­bactérien, épaississant ou filtres UV). Dans le domaine médical, les nanotechnologies ont permis de grandes innovations pour le diagnostic (dépistage) ou le traitement des cancers par exemple.

Leurs propriétés particulières et leurs usages multiples entraînent cependant une multiplicité des expositions. Trois principales voies sont communément décrites : inhalation, ingestion et voie cutanée. Mais elles sont en réalité plus nombreuses : voie urogénitale (par le biais des gels vaginaux antibactériens ou spermicides), effraction cutanée (par les tatouages, par exemple), voie parentérale (via les vaccins notamment) et une voie qui nous concerne particulièrement…

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