Qui sont les bénéficiaires de la CMU-C ? Fin 2014, ils étaient 5,1 millions sur l’ensemble du territoire, précise le rapport annuel du fonds CMU publié le 31 décembre dernier. Et ils sont plutôt très jeunes : 44 % des bénéficiaires ont moins de 20 ans. Les bénéficiaires âgés de plus 60 ans ne représentent que 5 % des effectifs, « parce que la grande majorité de ces personnes ont fait valoir leurs droits à la retraite, dont le minimum est supérieur au plafond de ressources de la CMU-C », note le rapport. La CMU-C prend en charge autour de 15 % de la dépense remboursable, soit environ 7 % de la dépense pour les soins hospitaliers et 26 % de la dépense pour les soins de ville.
Les postes de dépense, quant à eux, se répartissent en général dans les mêmes proportions, quel que soit l’organisme gestionnaire de la CMU-C (Cnam, RSI, MSA, organismes complémentaires) : 20 % pour le dentaire et pour les médicaments, entre 16 % et 20 % pour les consultations des médecins, et autour de 30 % pour la dépense hospitalière (y compris forfaits journaliers d’hébergement).
Le montant moyen des dépenses est supérieur pour les bénéficiaires de la CMU-C, aussi bien pour la ville que pour l’hôpital. Pour la ville, il est de 993 € par an, 1,4 fois supérieur à celui du régime général (729 €), et pour l’hôpital, il est de 3 055 €, soit 1,7 fois de plus qu’au régime général (1 746 €).
Pour les soins de ville, dans le détail, les bénéficiaires de la CMU-C ont plus recours à la pharmacie (92 % versus 88 %) pour un coût moyen 1,4 fois supérieur (405 € versus 296 €).
Ils ont plus souvent recours aux généralistes (89 % versus 82 %) et un peu moins souvent aux spécialistes (56 % versus 62 %) mais le montant moyen pour les généralistes se démarque (164 € versus 105 €). S’agissant, enfin, des soins dentaires, le recours des bénéficiaires de la CMU-C est très légèrement inférieur (37 % versus 39 %), mais pour une dépense 1,5 fois plus élevée (226 € versus 147 €), et ce, hors dépassements autorisés dans le cadre du panier de soins CMU-C. « Sur ce point, les autres approches comparatives CMU-C/non CMU-C illustrent toutes que les bénéficiaires de la CMU-C ont moins recours aux soins dentaires curatifs courants, explique le rapport. Lorsqu’ils s’engagent dans un plan de soins, c’est sur la base d’un état bucco-dentaire plus dégradé, impliquant des soins prothétiques nettement plus importants. »
Les patients CMU-C recourent moins aux soins, mais dépensent plus
- Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
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