Les prothèses dentaires : responsabilité et garanties pour le laboratoire

  • Par
  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°1 - 11 janvier 2023 (page 34-39)
Information dentaire

La moitié des litiges entre un chirurgien-dentiste et un patient concernent les prothèses dentaires. Ce chiffre, en constante augmentation, a connu un fléchissement ces dernières années du fait de la pandémie mais il repart à la hausse. Une prothèse nécessitant le plus souvent le concoursde différents intervenants : le chirurgien-dentiste,le laboratoire de prothèse, parfois un centre d’usinage,il est important de déterminer les responsabilitésqui pèsent sur chacun.

La prothèse dentaire, dispositif médical sur-mesure (DMSM) de type IIa, est un produit au sens de l’article 1386-3 du Code civil et n’échappe donc pas aux obligations et garanties qui en découlent. Le laboratoire de prothèse se retranche souvent derrière ses seules conditions générales de vente (CGV) où est mentionnée la garantie contractuelle, mais les garanties auxquelles il est soumis sont bien plus importantes.

En outre, bien que le patient mette en cause son praticien dans la plupart des cas, la responsabilité du laboratoire peut être recherchée par le chirurgien-dentiste, voire directement par le patient.

Notions juridiques

  • L’engagement de la responsabilité (art. 1240 à 1252 du Code civil)

    Pour engager la responsabilité, un fait générateur doit entraîner un dommage, et un lien de causalité doit exister entre les deux (fig. 1). C’est au demandeur d’apporter la preuve, éventuellement par le biais d’une expertise.

    Il existe un contrat de soins synallagmatique entre le chirurgien-dentiste et son patient, c’est-à-dire que chaque partie a un engagement envers l’autre [1].

    La responsabilité du laboratoire peut être engagée même s’il n’est pas lié directement par contrat avec le patient au sens de l’article 1245 du Code civil : « Le producteur est responsable du dommage causé par un défaut de son produit, qu’il soit ou non lié par un contrat avec la victime. »

  • L’obligation de résultat en matière de prothèse dentaire

    La jurisprudence a connu quelques revirements. L’arrêt Mercier en 1936 [2] a consacré l’obligation de moyens du soignant, qui s’obligeait à prodiguer au malade des soins consciencieux, attentifs et conformes aux données acquises de la science, sans obligation de résultat, par exemple quant à la guérison.

    À partir de 1985, le chirurgien-dentiste, tenu à une obligation de moyens quant aux soins, est en outre considéré comme « fournisseur…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité

Thèmes abordés

Sur le même sujet

Exercice professionnel

Anxiété dentaire chez les adolescents : les traumatismes de l’enfance en cause selon une étude

Si les expériences douloureuses au cabinet restent un facteur de risque établi de la peur du dentiste chez les adolescents,...
Exercice professionnel

Quatre dentistes arrêtés pour escroquerie

La gendarmerie a mis fin aux agissements frauduleux de quatre chirurgiens-dentistes et d’un expert-comptable dans les Yvelines, fait-elle savoir le...
Exercice professionnel

Nouvelle convention ONCD-MIPROF

L’Ordre des chirurgiens-dentistes a annoncé le 24 septembre la signature d’une nouvelle convention avec la Miprof (Mission interministérielle pour la protection...
Exercice professionnel

Authenticité des diplômes, niveau : l’Ordre veut tout contrôler

Dans sa « Lettre » de septembre-octobre, l’Ordre des chirurgiens-dentistes annonce la création dans chaque région d’une Commission régionale d’aptitude Union européenne...
Exercice professionnel

Violences contre les médecins : record en 2024

Les résultats 2024 de l’Observatoire de la sécurité des médecins publiés le 29 septembre dressent un constat alarmant : 1 992 incidents...
Exercice professionnel

EBD : les syndicats dénoncent un dispositif ingérable

Alors que l’Assurance maladie lance une vaste campagne de communication pour promouvoir l’Examen bucco-dentaire (EBD) destiné aux 3-24 ans (lire...