Selon les statistiques de la caisse de retraite (CARCDSF) portant sur 35 929 praticiens (ODF compris), le revenu moyen 2014 avant impôts (IRPP) s’élevait à 103 348 € (bénéfice fiscal avant déduction des cotisations assurance groupe et Madelin, Dom-Tom inclus) marquant une légère hausse de 0,59 % par rapport à 2013 (évaluation au 1er mars 2016). Le revenu médian se situe à 83 315 €.
30 % de moins pour les femmes
Les 35/54 ans (soit 44 % des praticiens) sont au-dessus de la moyenne 2013 avec un revenu moyen de 117 995 € en baisse de près de 1 %. Ils se partagent 51 % de l’ensemble des revenus de la profession (3,7 milliards d’euros). Les plus jeunes installés, les moins de 35 ans, disposent logiquement des revenus les moins élevés (62 314 €, + 0,9 %).
Les différences entre hommes et femmes sont toujours patentes eu égard, évidemment, au volume d’activité, et restent inchangées. Ainsi, en moyenne, les femmes, qui représentent 40,4 % de l’effectif (+ 1 %), tirent 81 308 € de leur activité en 2014 (+ 0,99 %) contre 118 287 € pour les hommes (+ 0,99 % également), soit un différentiel de 30 %. L’écart est maximal chez les 35/54 ans, période de pleine activité pour les hommes. Les femmes perçoivent 93 284 € contre 138 978 € pour les hommes (- 33 %).
Par tranche de revenu, le plus grand nombre de praticiens (55 %) se situent entre 38 616 € (plafond de la Sécurité sociale pour 2016) et 154 464 € (4 plafonds). En 2014, 6 113 chirurgiens-dentistes libéraux (17 % de l’effectif) ont perçu moins que le plafond de la Sécu (+ 1 % versus 2 013). À l’inverse, 3 661 praticiens (10 %) déclarent plus de 5 plafonds annuels : 193 080 €. Les données communiquées par la caisse de retraite ne distinguent pas les spécialités ni les collaborateurs libéraux.
L’Eure-et-Loir en tête
15 départements ne franchissent pas la barre des 90 000 € de revenus annuels moyens pour les chirurgiens-dentistes qui y exercent dont les Hautes-Alpes (79 645 €), seul département sous la barre des 80 000 €, la Corse (80 492 € contre 76 497 € en 2013), les Alpes-Maritimes (83 821 € versus 84 673 €) ou encore l’Aveyron (85 642 €).
À l’inverse, 11 départements dépassent les 130 000 € (contre 5 en 2013 !). Au palmarès : l’Eure-et-Loire (146 743 € + 4 %), les Deux-Sèvres (141 102 € – 1,9 %), et la Guyanne (139 338 € + 29 %).
Difficile de tirer des conclusions générales. Mais, a priori, plus le nombre de chirurgiens-dentistes pour 100 000 habitants est faible, plus les revenus sont élevés, et inversement. Ainsi, l’Eure-et-Loir compte 43,1 praticiens pour 100 000 habitants et les Deux-Sèvres 36,9 praticiens, et ce sont les deux départements où les revenus sont les plus élevés. Les Alpes-Maritimes, qui comptent parmi les revenus par praticien les plus faibles (83 821 €), talonnent Paris pour la densité avec 111,8. Cela dit, ce ratio population/nombre d’adhérents CARCD doit être modulé, notamment par la présence ou non de spécialistes, de grandes villes, ou le profil socio-économique des habitants. Les Hautes-Alpes sont un contre-exemple : les revenus y sont les plus faibles (79 645 €) pour une densité inférieure la moyenne nationale 53,6.
Les ODF et les autres
Les chiffres livrés par la caisse de retraite ne distinguent pas les spécialités.
Pourtant, « la dispersion des revenus est très importante chez les chirurgiens-dentistes, cette profession regroupant les spécialistes en orthopédie dento-faciale (ODF) aux revenus très élevés et les autres chirurgiens-dentistes », soulignait la DRESS (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) dans une étude « Portraits des professionnels de santé » publiée le 12 février dernier.
S’appuyant sur les revenus 2011, elle constate que « le rapport entre le revenu moyen des 10 % les mieux rémunérés et celui des 10 % les moins rémunérés s’élève à 13,0 en 2011 contre 10,7 pour les médecins ».
Selon la DRESS, le revenu moyen des chirurgiens-dentistes omnipraticiens était de 95 390 e cette année là contre 201 110 e pour les ODF
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