Un décret publié au Journal officiel du 6 septembre interdit en France dès le 1er avril 2026 « la production, la fabrication, le transport, l’importation, l’exportation, la détention, l’offre, la cession, l’acquisition et l’emploi » de produits à usage oral contenant de la nicotine sur l’ensemble du territoire national « notamment sous la forme de sachets-portions ou de sachets poreux, pâte, billes, liquides, gommes à mâcher, pastilles, bandelettes ou toute combinaison de ces formes », précise-t-il.
Seules exceptions : les médicaments, les dispositifs médicaux (produits de sevrage) et les tabacs à chiquer.
Le gouvernement avait annoncé fin 2024 sa volonté d’interdire les sachets de nicotine, appelés « pouches » ou « nicopods », que l’on place sous la lèvre, dans le vestibule. En vogue chez les plus jeunes, ces sachets en tissu perméable ne contiennent pas de tabac mais des fibres de polymères imprégnées de nicotine et proposent de multiples arômes.
Ils délivrent une dose très importante de nicotine (jusqu’à 100 mg selon certaines marques), provoquant, selon un bilan des appels reçus par les centres antipoison réalisé par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), « des syndromes nicotiniques aigus parfois sévères : vomissements prolongés avec risque de déshydratation, convulsions, troubles de la conscience ou hypotension ».
Cette décision est, selon l’Alliance contre le tabac, « une mesure cruciale pour protéger les jeunes et contrer les stratégies pernicieuses d’une industrie qui prospère sur le marché de l’addiction, au détriment de la santé publique ».
Le Comité national de lutte contre le tabac (CNCT) insiste de son côté sur la nécessité que cette interdiction soit pleinement respectée. « L’expérience de l’interdiction des cigarettes électroniques jetables, les puffs, toujours disponibles malgré la loi, montre que l’effectivité des mesures dépend avant tout de la fermeté des contrôles et de la sévérité des sanctions, indique-t-il. Il est crucial que des inspections régulières soient menées, tant dans les points de vente physiques que sur Internet, et que des sanctions réellement dissuasives soient prévues à l’encontre des contrevenants ».
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