Les très riches heures d’Étienne Bourdet

  • Par
  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°14 - 7 avril 2021
Information dentaire

Quelque trente années après la parution du Chirurgien-dentiste de Fauchard, Étienne Bourdet publie Recherches et observations sur toutes les parties de l’art du dentiste qui firent beaucoup pour sa réputation. Dans l’avertissement, il remarque « dans la seule partie des dents, un plus grand nombre d’écrivains qu’il n’y en a dans aucune branche de la chirurgie ». La vie de cet auteur prolifique, moins bien connue que ses ouvrages, mérite d’être évoquée.

Enfance et jeunesse

Deuxième de sa fratrie, Étienne Bourdet est né le 10 novembre 1722 à Birac, un petit village du diocèse d’Agen (fig. 1). Sa famille, qui compte bon nombre de chirurgiens, occupe une position avantageuse dans la société locale. Une trentaine d’années plus tard, il écrira : « Formé […] dès mon enfance dans la pratique des opérations, j’ai eu pour celles du dentiste toutes les ressources qu’une main exercée trouve dans l’habitude du travail. C’est avec ces dispositions, après avoir passé une grande partie de ma jeunesse à suivre d’habiles maîtres en chirurgie et les hôpitaux, que par le seul attrait d’un genre où j’ai cru pouvoir réussir, je me suis fixé à la partie des dents […]. Il serait à souhaiter que tous les dentistes fussent chirurgiens, ou suffisamment pourvus de principes, pour exercer plus sûrement un art tout chirurgical et qui demande plus que de la main. »

Reçu expert à Saint-Côme en 1745, il épouse le 18 avril 1747 Marguerite-Louise Fontaine, la fille d’un honorable perruquier disparu quelques années auparavant.

Publications

Tout en exerçant son art, il publie en 1754 un opuscule de 19 pages, Opérations sur les dents, suivi la même année de la Lettre de M. Bourdet, chirurgien-­dentiste reçu à Saint-Côme, rue de l’Arbre Sec, adressée à M. D., qui ne serait autre que Lécluze. Cette dernière lui vaut des échanges aigres-doux avec Germain-Philippe Le Monnier, tout récemment diplômé et plein d’un zèle de néophyte. La discussion s’éternise mais se trouve close par la disparition du contradicteur, fort opportunément survenue le 14 juillet 1766.

Entre temps, Bourdet aura produit Recherches et observations sur toutes les parties de l’art du dentiste (1757), qui reste son ouvrage le plus connu (fig. 2). Au long de ces deux tomes de 650 pages, il se montre très influencé par Fauchard, auquel il rend hommage dans son avertissement :…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter le numéro À l'unité

Thèmes abordés

Sur le même sujet

À découvrir

Article réservé à nos abonnés Ces liens que Lyon tisse au cœur du vivant

« Qu’un ami véritable est une douce chose »… La Fontaine a raison ; mais on dit aussi « qui aime bien...
À découvrir

Article réservé à nos abonnés Spécial Tendances – avril 2024

« On n’a pas deux fois l’occasion de faire une bonne première impression… » Si le professionnalisme de l’équipe dentaire contribue pour...
À découvrir

Le dentiste faisait le Guignol

Canut comme ses parents, puis marchand forain, Laurent Mourguet, né à Lyon le 3 mars 1769, devient, à 24 ans, arracheur de dents. Le...
À découvrir

Article réservé à nos abonnés Copies qu’on forme

Ados et robots : demain la veille Comment les questions sur la formation de l’identité de genre, au fil de l’apprentissage...
À découvrir

Article réservé à nos abonnés Antoine Le Roux de La Fondée, le dernier élève-associé de Pierre Fauchard

Depuis son arrivée à Paris, Pierre Fauchard (1679-1761) habitait l’hôtel de l’Alliance, au 14 de la rue des Fossés-Saint-Germain ;...
À découvrir

Article réservé à nos abonnés Le souffle de la création

Dans l’air du temps… Du souffle, il en faudra à tous les sportifs des JO pour l’emporter sur les divers...