Orthodontie à distance : les réclamations se multiplient

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Information dentaire

« Douleurs, traitement interminable, suivi insuffisant » : le Centre Européen des Consommateurs (CEC) France alerte, le 28 août, sur les risques liés aux traitements orthodontiques proposés en ligne par des sociétés étrangères.

Dans son communiqué, l’organisme constate « une multiplication des réclamations concernant des patients laissés sans solution, parfois pendant des mois ».

Le CEC France fait partie du réseau des Centres Européens des Consommateurs, cofinancé par la Commission européenne et les Etats membres. Sa mission : informer les consommateurs sur leurs droits en Europe et les aider gratuitement à résoudre à l’amiable leurs litiges transfrontaliers. Il dit avoir enregistré une cinquantaine de plaintes depuis deux ans.

Le procédé mis en avant par ces entreprises, souvent implantées en Allemagne, en Espagne ou aux Pays-Bas, séduit par ses tarifs attractifs : plusieurs milliers d’euros de moins qu’en cabinet. Les patients portent des aligneurs transparents et envoient régulièrement des photos via une application.

Mais le suivi à distance montre ses limites : « certains consommateurs n’ont jamais reçu leurs gouttières après paiement, d’autres n’ont pas été remboursés de frais pourtant annoncés », détaille le CEC. Conséquence : traitements inefficaces, aggravation de la dentition, obligation de reprendre à zéro auprès d’un orthodontiste.

Le CEC rappelle les recours possibles : contacter le professionnel, invoquer la garantie légale de conformité, puis, si nécessaire, demander l’accompagnement de ses juristes pour une médiation gratuite avec la société étrangère.

La profession s’inquiète depuis plusieurs années déjà de ces dérives. Selon une enquête Ipsos pour la Fédération française d’orthodontie (FFO) publiée fin 2023, déjà 6 % des Français ont eu recours à ce type de traitement. « Un dévoiement du soin orthodontique réduit à un produit de consommation courante, une tendance grave et préoccupante », dénonçait alors la FFO.

L’Ordre des chirurgiens-dentistes de son côté plaide depuis de longs mois pour une réglementation renforcée. En vain pour le moment.

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