Les maladies parodontales restent largement méconnues alors qu’elles concernent une majorité de Français, montre le premier Baromètre Haleon–UFSBD de la santé bucco-dentaire, publié le 26 juin 2025.
Réalisée avec Ipsos auprès de 2 000 adultes et 250 chirurgiens-dentistes, l’enquête met en lumière une situation ambiguë : 2 Français sur 3 déclarent ressentir régulièrement des symptômes évocateurs – saignements de gencives (33 %), sensibilité dentaire (32 %) ou sensibilité gingivale (32 %) – mais 85 % avouent ignorer la situation, souvent par méconnaissance de ces pathologies.
Moins d’un Français sur 3 (32 %) se brosse correctement les dents, (2 fois par jour et plus de 2 minutes), un Français sur 3 (33 %) ne consulte pas de chirurgien-dentiste de façon annuelle et 46 % ne voient pas l’intérêt de prendre rendez-vous au cabinet dentaire en l’absence de problème.
Face à ce constat, les praticiens interrogés tirent la sonnette d’alarme. 99 % d’entre eux estiment qu’il est urgent de renforcer la sensibilisation aux risques liés aux maladies parodontales, et 97 % considèrent qu’une meilleure prévention permettrait de réduire les soins lourds et invasifs et réduirait ainsi les dépenses de santé, en évitant des traitements coûteux (97 %).
Les chirurgiens-dentistes rappellent également l’importance du lien entre parodonte et santé systémique, relation totalement inconnue pour 70 % des Français.
« Cette étude met en lumière l’urgence à agir ! Une prise de conscience est nécessaire et doit s’accompagner de mesures concrètes si nous voulons faire progresser la santé dans son ensemble », commente Benoît Perrier, président de l’UFSBD.
Guides de bonnes pratiques interdisciplinaires
Avec Haleon, l’association formule cinq propositions concrètes pour renforcer la prévention :
– Une campagne nationale de sensibilisation axée sur les maladies parodontales, leurs symptômes, leurs liens avec les maladies chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires…) et leur impact économique : 807 millions d’euros annuels sont imputables aux maladies du parodonte selon une étude ADF-Comident de 2024 ;
– L’intégration renforcée des chirurgiens-dentistes dans les réseaux de soins territoriaux (CPTS), notamment par la rédaction de guides de bonnes pratiques interdisciplinaires et de protocoles de dépistage conjoints. Aujourd’hui, seuls 33 % des dentistes reçoivent des patients orientés par d’autres professionnels de santé ;
– L’intensification de la formation initiale et continue des professionnels de santé autres que dentistes à la santé bucco-dentaire, en particulier dans le cadre du DPC, afin de renforcer les synergies et les messages de prévention dès les bilans de santé ;
– Le déploiement d’actions ciblées vers les populations à risque (fumeurs, patients chroniques, porteurs de prothèses, femmes enceintes) ;
– La prise en charge par les complémentaires santé de deux bilans parodontaux, à 30 et 50 ans, pour assurer un repérage précoce et une prise en charge avant les complications lourdes.
La collaboration interprofessionnelle est au cœur des attentes. Seulement un tiers des chirurgiens-dentistes (33 %) reçoivent des patients orientés par d’autres praticiens : généralistes, cardiologues, etc.
Ils sont nombreux à souhaiter l’élaboration de guides de bonnes pratiques interdisciplinaires (89 %), des protocoles conjoints de dépistage (87 %) ou une meilleure communication avec les médecins généralistes ou les pharmaciens (87 %).
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