Contexte et objectifs : Plusieurs études ont évalué l’efficacité globale de la dérotation et proposé une valeur générale de surcorrection (environ 5°), fondée sur l’écart entre les mouvements planifiés et ceux réellement obtenus. Toutefois, cette valeur absolue ne tient pas compte du degré de sévérité de la rotation ni des spécificités propres aux différents types de dents. Cette valeur apparaît donc inadaptée. Pour pallier cette limite, l’utilisation d’un ratio de surcorrection apparaît plus pertinente.
Ce ratio correspond à la proportion de mouvement supplémentaire prescrite par rapport au mouvement souhaité, afin d’atteindre la position idéale de la dent. Ainsi, une fois le mouvement désiré défini, il devient possible de calculer la valeur additionnelle à prescrire. Par exemple, avec une prédictibilité de dérotation de 75 %, une prescription de 15° ne permettrait d’obtenir que 11,25°. Il convient donc d’ajouter des mouvements compensatoires. En appliquant un ratio de surcorrection de 33 % (dérivé de la prédictibilité), la valeur supplémentaire requise est de 5°, ce qui conduit à prescrire une dérotation totale de 20° pour atteindre les 15° souhaités.
Le ratio de surcorrection offre donc une référence plus précise et cliniquement pertinente que des valeurs empiriques, souvent hétérogènes d’un praticien à l’autre, ou que des ratios incrémentaux arbitraires (0 % à 100 %). Palone et al. (2023, Angle Orthod) ont proposé un ratio d’environ 20 %, mais celui-ci reposait uniquement sur l’efficacité globale dérivée du tableau des mouvements dentaires, sans prise en compte des facteurs confondants.
L’objectif de la présente étude est de déterminer un ratio de surcorrection précis pour la dérotation par aligneurs, basé sur une prédictibilité calibrée et calculé après exclusion des facteurs confondants grâce à une analyse de régression linéaire multiple et des équations…