En 2022, en France, près de 74 millions d’actes d’imagerie médicale diagnostique ont été réalisés, soit 1 082 actes pour mille individus, en baisse de 8 % par rapport à 2017, indique le rapport de l’ASNR sur l’« Exposition de la population aux rayonnements ionisants due aux actes d’imagerie médicale diagnostique », publié le 20 mai.
Cette baisse globale est principalement due à une diminution d’environ 19 % des actes de radiologie conventionnelle, tandis que les fréquences d’actes en scanographie et en médecine nucléaire diagnostique ont augmenté respectivement d’environ 11 % et 22 %.
« L’exposition réelle des Français est cependant extrêmement hétérogène », souligne l’ASNR. Seuls 42,6 % des Français ont en effet bénéficié d’un ou plusieurs actes diagnostiques en 2022. L’ensemble de ces actes est associé à une dose annuelle moyenne efficace de 1,57 millisievert (mSv) par bénéficiaire, en légère hausse par rapport à 2017 (1,53 mSv).
Environ 32 % (24 millions) de l’ensemble de ces actes sont des actes de radiologie dentaire (347 actes pour mille individus, + 3 % depuis 2017). La radiologie dentaire est ainsi le second contributeur en nombre d’actes (derrière la radiologie conventionnelle, 49 % des actes), mais le dernier pour la dose efficace collective, relevée à 302 000 Sv, soit 0,3 % de la dose collective totale. Ce qui est peu, mais, souligne le rapport, « l’exposition très localisée d’une zone comportant peu d’organes radiosensibles ne doit pas masquer que l’exposition locale, des glandes salivaires notamment, peut être relativement élevée ».
Campagne d’inspection à venir
Les radiographies intrabuccales représentent environ les deux tiers des actes dentaires, et les radiographies extrabuccales le dernier tiers.
« La part des actes extrabuccaux (dont les panoramiques dentaires et les cone-beam CT) est en forte progression depuis 2017, passant de 31,9 % à 36,5 % en 2022 du total des actes de radiologie dentaire », souligne l’ASNR. Ils représentent environ les deux tiers de la dose efficace annuelle moyenne.
Dans le détail, la fréquence des examens panoramiques a progressé de 11 %, celle des actes CBCT de 56 %, et même de 68 % chez les moins de 15 ans, tandis que la fréquence des scanners de la face (dentascan) a baissé de 16 %, et de 36 % chez les moins de 15 ans.
Dans ce contexte, l’ASNR a annoncé le 16 avril qu’elle conduirait en 2025 une campagne d’inspections dans les cabinets dentaires utilisant un Cone Beam (CBCT) pour « apprécier notamment la maîtrise des fonctionnalités permettant l’optimisation dosimétrique et examiner la manière dont sont mises en œuvre les principales exigences de radioprotection ».
La fréquence d’actes d’imagerie dentaire est maximale dans la classe d’âge 10-14 ans, pour les deux groupes d’actes (intra et extrabuccal) et pour les deux sexes. Mais elle est significativement plus importante chez les filles. « Un écart qui peut très probablement être expliqué par des soins orthodontiques plus fréquents chez les jeunes filles que chez les jeunes garçons », indiquait l’ASNR dans un précédent rapport sur le sujet. Elle décroît ensuite jusqu’à l’âge de 20-24 ans.
La fréquence des radiographies extrabuccales reste ensuite relativement stable, aux environs de 130 actes pour 1 000 hommes et 150 actes pour 1 000 femmes, jusqu’à environ 70 ans, avant de décroître très rapidement.
La fréquence des radiographies intrabuccales, quant à elle, augmente progressivement de 25 ans jusqu’à 55-59 ans, où elle atteint 264 actes pour 1 000 hommes et 298 actes pour 1 000 femmes. Cette fréquence décroît par la suite lentement, puis très rapidement après l’âge de 75 ans.
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