Trois expositions au Musée des Arts Décoratifs

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°41 - 24 novembre 2021 (page 104-107)
Information dentaire

C'est sûr, voilà de quoi briller dans les dîners : à défaut de porter haut sur le bras le bracelet oriental nommé « bazuband » ou de défiler en indomptable amazone glamour dite « glamazone », on peut relever haut la main le défi d’exposer ce que sont l’un et l’autre. Une visite au Musée des Arts Décoratifs y suffit, à travers deux superbes rétrospectives dévoilant les sources d’inspiration des joailliers Cartier et du couturier Thierry Mugler. Mais c’est à l’exposition qui les précède, consacrée à la photographie comme base de création, qu’on doit de comprendre pourquoi ces artistes sont évidemment chez eux en ces lieux…

Objectifs de la photo

Il est très rare de voir raconter l’histoire de la photographie sous cet angle : l’usage avant la technique. On l’a oublié, mais son invention n’a pas de but prédéfini et ne répond pas à un besoin. C’est un objet non identifié, très loin alors d’être reconnu comme un art, encore moins autonome. On pressent qu’il est né pour être utile, sans savoir trop à qui ou à quoi. Aux autres arts, peut-être, comme l’architecture, la sculpture, la peinture, auprès desquels il pourrait jouer un rôle d’assistant. Documentaliste, oui, cela pourrait bien être sa vocation : on le pose devant un motif et hop, c’est dans la boîte, nouvelle sorte de fichier au rayon archives, tiroir classé qu’on ouvre à la recherche d’une information, ou d’une inspiration. En voyage aussi, il peut se révéler pratique. Surtout dans les pays où l’on rencontre toujours des embarras à fixer les décors insolites de gens aux mœurs étranges dont le pittoresque, sur fond de rêve oriental et colonial, fait recette.

La photo va ainsi beaucoup seconder les artistes pourvoyeurs d’un exotisme dont leur clientèle est friande. Mais au passage, et c’est le plus intéressant, elle va nourrir leur imaginaire et régénérer leur palette graphique, à commencer par les merveilleuses géométries des arabesques, offrant dès avant les expositions internationales un large accès aux séductions raffinées des arts de l’Islam.

En parallèle, elle sert aussi l’inventaire du patrimoine et sa sauvegarde. Globalement, vers 1850, on la regarde comme un bon complément des arts décoratifs, ces parents pauvres snobés des beaux-arts pour leur compromission avec l’artisanat ou leur mésalliance avec l’industrie, mais très en vogue néanmoins. On n’a pas tort de rapprocher ces deux plans tenus hors-champ du système académique: entre eux, le collage va faire plus que prendre. Et d’autant mieux lorsqu’on…

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