Morondava, une ville moyenne de la côte sud-ouest de Madagascar, on vit essentiellement de la pêche. Le tourisme y est peu présent et le niveau de vie très bas. L’association française Donne-moi une école propose de parrainer des enfants dont les familles ne peuvent assumer les frais scolaires.
Les services de santé étant tous payants, l’association cherche également des volontaires pour venir prodiguer des soins gratuitement. Sensibles aux causes humanitaires, les praticiens du cabinet où travaille Sandrine ont sauté le pas. Chaque année depuis dix ans, l’équipe – Pascal et Paul, les praticiens, ainsi que Philomène et Sandrine, les assistantes – s’installe une semaine à Morondava pour soigner les enfants parrainés.
« Une véritable aventure, dit Sandrine en riant. Nous avons équipé nous-mêmes notre cabinet éphémère, dans un cabanon en bois. Fauteuil, scialytique, aspirateur, moteurs, composites : lors de nos premiers voyages, tout était en soute, dans de grands sacs et valises ! J’ai obtenu ce matériel auprès de généreux fournisseurs qui se sont engagés à nos côtés ». Au début, faute d’électricité, le cabinet de fortune ne pouvait fonctionner que le jour, et les moteurs étaient alimentés par un groupe électrogène. Aujourd’hui, le cabinet est installé dans un bâtiment en dur, éclairé le soir pour recevoir plus de patients !
Des patients très patients
Qu’importent les conditions, les enfants viennent se faire soigner avec le sourire. « Ils sont très courageux. Certains ont des caries depuis longtemps, qui les font souffrir. Mais leur résistance à la douleur est impressionnante. Comme ils prennent peu de médicaments, les antibiotiques qu’on leur administre font effet dès le lendemain ! » souligne Sandrine. La première année, l’équipe a pratiqué beaucoup d’extractions, les dentitions étant en très mauvais état. Le problème vient des carences. L’aliment principal est le riz, riche en glucose qui se dépose sur l’émail des dents. Mais la prophylaxie porte ses fruits. « On a fourni brosses à dents et dentifrice, que les familles n’ont pas les moyens d’acheter. La protection des sillons de molaires fonctionne très bien aussi. Aujourd’hui, on en est à deux ou trois extractions par semaine, le reste est consacré au soin et à la prévention. Ce qu’on apporte en une semaine va au-delà de nos espérances » se félicite Sandrine.
L’école, membre de l’Alliance française, accueille les enfants de la maternelle jusqu’à la classe de première. Cent dix d’entre eux sont actuellement parrainés. Sandrine sourit : « des liens très forts se nouent. Nos jeunes patients sont reconnaissants qu’on prenne soin d’eux. Ils viennent nous aider à nettoyer le cabinet le soir. On les voit grandir, puis partir faire leurs études supérieures ! »
Une équipe encore plus soudée
L’humanitaire, c’était une évidence pour Sandrine. « Je suis heureuse de donner de mon temps et des soins à ceux qui n’y ont pas accès. On a tellement de chance en France, on ne le réalise pas assez. » Des infirmières, et même un architecte, viennent aussi en mission régulièrement. Chaque soignant est parrain ou marraine d’un enfant, et apporte dans ses bagages fournitures scolaires et vêtements. Côté pratique, si aucun vaccin n’est obligatoire, il faut en revanche prendre un traitement préventif contre le paludisme. Les vêtements portés sont aussi traités contre les moustiques.
Dans ce cabinet à l’ambiance très familiale, chacun éprouve le besoin de donner de son temps aux plus démunis. Partir ensemble en mission a rapproché une équipe déjà soudée. Sandrine le confirme : « c’est ma deuxième famille ». Une telle ferveur donne envie. Réveillons la fibre humanitaire qui est en nous !❚❚
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