Une proposition de loi visant à « faciliter l’accès aux soins dentaires par la création du statut d’hygiéniste dentaire » a été déposée sur le bureau de l’Assemblée nationale le 14 octobre et transmise à la commission des Affaires sociales, sans date d’examen prévue pour le moment.
Selon le député Fabien Di Filippo (Droite républicaine) à l’origine de ce texte, il s’agit, face à la pénurie croissante de chirurgiens-dentistes, de désengorger les cabinets et d’améliorer la prévention.
Avec « 67 chirurgiens-dentistes pour 100 000 habitants », la France se situe « en deçà de celles observées dans les pays de l’OCDE et inférieure à la moyenne européenne », constate le parlementaire dans l’exposé des motifs.
À cela s’ajoute un vieillissement de la profession : « Un tiers des dentistes étaient âgés de 56 à 61 ans » et « près de 8 000 à 10 000 chirurgiens-dentistes vont donc prochainement partir à la retraite », entraînant la fermeture de nombreux cabinets.
Conséquences : « les listes d’attente s’allongent, et certains professionnels renoncent à prendre de nouveaux patients », notamment dans les zones rurales, sans compter les nouveaux EBD qui accentuent la pression sur les praticiens.
La proposition de loi prévoit donc la création d’un métier distinct de celui de l’assistant dentaire : hygiéniste dentaire, comme « dans de nombreux pays dans le monde » (États-Unis, Australie ainsi que la plupart des pays européens). « La création en France d’un tel statut offrirait la possibilité aux assistants dentaires d’accroître leurs compétences pour pouvoir réaliser un panel plus large d’actes, tels que certains examens d’imagerie médicale ou des détartrages ».
Trois articles structurent la proposition de loi : mise en place de la formation et son inscription au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), possibilité pour les étudiants en odontologie dès le 2e cycle d’obtenir ce statut, et limitation à « un hygiéniste par praticien ».
Pour Fabien Di Filippo, cette mesure « constituerait donc une réponse au moins partielle au manque de praticiens relevé en France, particulièrement dans les zones rurales ».
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