Union européenne : coût et organisation, principaux freins aux soins dentaires

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°31 - 17 septembre 2025
Information dentaire

En 2024, 4,6 % des personnes âgées de 16 ans ou plus dans l’Union européenne déclaraient avoir un besoin non satisfait en matière d’examen ou de traitement dentaire, selon des données d’Eurostat publiées le 29 août.

Cette proportion, plus élevée que pour les soins médicaux, variait fortement selon les pays : de 0,7 % en Allemagne et 0,8 % à Malte à 10,1 % en France, 11,9 % au Danemark, 12,0 % en Lettonie et jusqu’à 15,3 % en Grèce.

Les difficultés liées à l’organisation du système de soins – coûts jugés trop élevés, distances de déplacement, listes d’attente – concernaient 3,3 % des Européens.

Là encore, les écarts sont nets : moins de 1 % en Allemagne, à Malte, en Croatie, en Hongrie et aux Pays-Bas, contre 7 % en France, 10 % en Lettonie et 12,9 % en Grèce. Les listes d’attente représentaient 0,5 % des cas, devant le manque de temps (0,3 %) et l’éloignement des structures (0,1 %). Dans certains pays, elles constituaient la principale barrière : en Finlande et en Slovénie, plus des trois quarts des personnes concernées invoquaient ce motif.

Mais la première cause reste le coût des soins dentaires. En moyenne, 2,7 % des Européens déclaraient en 2024 un besoin non satisfait pour cette raison, soit près des deux tiers de l’ensemble. De 11,3 % en Grèce à 0,3 % en Allemagne et 0,1 % à Malte (avec 5,2 %, la France figure dans le top 5 avec la Lettonie, le Danemark et le Portugal).

En fait, dans 23 États membres sur 27, le coût était la principale explication. « En Espagne et en Italie, il était mentionné par plus des trois quarts des personnes concernées un besoin non satisfait », donne en exemple Eurostat.

D’autres raisons, autres que l’organisation du système de soins, sont également évoquées par les Européens dans leurs non recours à des soins dentaires : la peur (0,3 % et 0,7 % en France) ou le manque de temps (0,3 %) mais aussi l’attente d’une amélioration spontanée du problème (0,2 %), ou l’absence d’un dentiste connu (0,1 %).

Les différences s’accentuent avec l’âge et la situation sociale. Les 45-64 ans étaient les plus touchés par les difficultés d’accès aux soins dentaires (4 %, contre 2,9 % chez les jeunes et 3,2 % chez les plus de 65 ans). Enfin, la pauvreté accroît nettement les obstacles : 13,6 % des personnes à risque déclaraient un besoin non satisfait, contre 5,1 % de celles qui ne l’étaient pas, avec des écarts particulièrement marqués en Grèce et en Roumanie.

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