L’EBD 3 ans : pour quoi faire ?

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Information dentaire

« Je ne suis pas une nourrice », « Ils sont sans cesse accrochés aux jupes de leurs mères, on ne peut rien faire », « Je n’ai pas le matériel »… Que n’a-t-on entendu dans la profession au sujet de l’EBD 3 ans lorsqu’il a été mis en place en avril 2019 par l’Assurance maladie. Or cette visite est capitale.

Car au-delà de la détection des lésions carieuses, ce rendez-vous, idéalement de 20 à 30 minutes, va permettre de dépister les anomalies de structure, les dysfonctions orales (déglutition, élocution, béances, placement de la langue, etc.), les hypominéralisations (prédictives de MIH), ou encore les troubles orthodontiques (supraclusion, articulé inversé, etc.). « Ne laissez rien passer, insiste Marie Rabany-Dacquin, pédodontiste à Marseille. C’est à cet âge que l’on peut mettre en place des traitements interceptifs hyper efficaces. Si vous ne pouvez pas traiter vous-même, référez. »

L’EBD 3 ans est aussi un moment clé pour faire de la prévention (éducation à l’hygiène bucco-dentaire de toute la famille, conseils sur l’alimentation, etc.) et mettre en place un planning de suivi régulier. « Lors de ma consultation, je consacre environ 60 % du temps aux explications et conseils à la famille, 20 % à la familiarisation de l’enfant avec le cabinet et 20 % à l’observation clinique », témoigne Romain Jacq, pédodontiste en région parisienne. Sauf douleurs ou traumatismes, cette consultation ne doit pas donner lieu à des soins.

Reste qu’effectivement, les petits de 3 ans ne sont pas toujours des enfants sages. On pourra utilement : aménager un peu le cabinet pour l’occasion, expliquer par image avec des mots d’enfants adaptés, ne pas employer de négation, être positif : « On va jouer à regarder les dents, on va faire une photo (pour la radio) », le distraire ou encore examiner son doudou. Quant au matériel, ce n’est pas un problème : « vous n’avez besoin que d’un miroir, assure Romain Jacq. Le fauteuil n’est même pas nécessaire. Sur les genoux de maman ou papa ça fonctionne aussi très bien. J’ai même déjà réussi l’exercice par terre. »

 

Brève rédigée à partir de la séance C52 de l’ADF 2021
Responsable scientifique : Xavier Braeckevelt
Intervenants : Marie Dacquin, Romain Jacq

 

Cet article fait partie du dossier : ADF 2021 : e-journal Id du 25/11

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