Médecine dentaire du sommeil : un enjeu médical majeur

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Information dentaire

Les troubles du sommeil sont largement partagés. C’est le moins que l’on puisse dire ! En France, 30 % des adultes souffrent d’insomnie, 35 % sont sujets à des épisodes de somnolence diurne, 8 % sont atteints de bruxisme, 40 à 60 % ronflent, et plus de 10 % font des apnées plus ou moins sévères. Et ces troubles sont loin d’être anodins : dormir moins de 6 heures expose à un risque de mortalité de + 13 %, une somnolence diurne multiplie par 7 les risques d’accidents en tous genres et le manque de sommeil accroît le risque de développer des cancers. « Bref, il est plus que probable que vous ayez des patients dans ce cas, remarque Maria-Clotilde Carra, PU-PH à Paris. Votre rôle au quotidien c’est de les dépister ».

Mais comment reconnaître ces troubles du sommeil ? D’abord par l’examen buccal : amygdales volumineuses, voile du palais long, grosse langue, usure dentaire du bloc incisif mandibulaire, sécheresse, rétromandibulie ou encore attrition, sont des signes évocateurs. Ensuite par l’interrogatoire du patient : souffre-t-il d’asthénie, d’anxiété, de troubles de la concentration, etc. Des tests simples comme celui d’Epworth peuvent vous aider.

Que faire face au patient dépisté ? « D’abord l’envoyer vers un spécialiste du sommeil pour valider le diagnostic, répond Pascal Bru, praticien dans l’Aveyron. Ensuite le traiter avec une orthèse d’avancée mandibulaire (AOM) si cela est possible ». L’indication des AOM remboursées par l’Assurance maladie est principalement posée dans les cas de patients présentant un syndrome d’apnée-hypopnées obstructive du sommeil (SAHOS) modéré à sévère. Elle est réalisée sur mesure, éventuellement après des soins (en cas d’édentement complet, de maladies parodontales…), puis testée sur plusieurs semaines (période de titration). Il est fortement recommandé de se former et d’entrer dans un réseau de soins, car le traitement de ces troubles est pluridisciplinaire (ORL, pneumologue, stomatologue, etc.).

 

Brève rédigée à partir de la séance B19 de l’ADF 2021
Responsable scientifique : Emmanuel D’Incau
Intervenants : Pascal Bru, Maria-Clotilde Carra

 

Cet article fait partie du dossier : ADF 2021 : e-journal Id du 24/11

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