Philippe Bouchard a présidé cette séance durant laquelle il intervenait avec sa collègue française Hélène Rangé, Mark Ide et Ian Needleman, chacun conns comme un expert international des sujets abordés. L’objectif était d’illustrer la relation bidirectionnelle entre la cavité buccale et le reste du corps à travers des exemples novateurs qui ont été soutenus par une approche basée sur la littérature.
Tout d’abord, Philippe Bouchard a évoqué le rôle potentiel de la capacité masticatoire sur la mortalité, notamment liée à des maladies cardiovasculaires. Il a basé son raisonnement sur une étude d’observation récente publiée par son équipe dans une des revues les plus prestigieuses dans le monde de la recherche dentaire : le Journal of Dental Research1.
L’étude, fondée sur une cohorte de 85 830 sujets âgés de 16 à 94 ans, suivis en moyenne pendant 8,06 ± 2,73 ans. Le nombre de décès s’élevait à 1670. Les unités masticatoires représentent le nombre de paires de prémolaires et de molaires opposées naturelles ou prothétiques et peuvent être considérées comme un indicateur précis de l’efficacité masticatoire. Ils ont montré que le faible nombre d’unités masticatoires est associé à un risque accru de mortalité cardiovasculaire. Ce qui pourrait représenter un argument supplémentaire de santé publique pour la prévention des maladies parodontales qui sont responsables, avec les caries, de la perte des dents.
Ensuite, Hélène Rangé a souligné les relations bidirectionnelles potentielles avec la santé parodontale et les troubles du comportement alimentaire chez les personnes atteintes d’anorexie mentale ou de boulimie. Bien que la prévalence de ces troubles reste stable, le large spectre des troubles alimentaires touche beaucoup plus de personnes, et la présentation a donné un aperçu de l’impact de ces affections sur la santé bucco-dentaire avec un accent particulier sur le parodonte. L’activité physique présente des avantages reconnus pour la santé physique et mentale. Cependant, on connaît moins les relations bidirectionnelles potentielles avec la santé parodontale. L’activité physique pourrait-elle préserver la santé parodontale ? Les maladies parodontales affectent-elles l’activité physique ? Vous pouvez retrouver toutes ces notions dans une publication réalisée par la conférencière dans une des meilleures revues de synthèse mondiale en Parodontologie : Periodontology 20002.
Synthèse rédigée d’après la séance « What systemic factors may affect periodontitis ? »
Responsable scientifique : Ph. Bouchard (Paris, France)
Intervenants : H. Rangé (Paris, France), M. Ide (Londres, Royaume-Uni), I. Needleman (Londres, Royaume-Uni)
3. Darnaud C, Thomas F, Danchin N, Boutouyrie P, Bouchard P. Masticatory Capacity and Mortality: The Preventive and Clinical Investigation Center (IPC) Cohort Study. J Dent Res 2020;99(2):152-8.
4. Rangé, H, Colon, P, Godart, N, Kapila, Y, Bouchard, P. Eating disorders through the periodontal lens. Periodontol 2000,2021; 87: 17- 31.