Votre première ROG : comment faire ?

Lors d’un projet de réhabilitation implanto-prothétique, le volume osseux disponible peut s’avérer insuffisant. En effet, une extraction dentaire engendre une perte osseuse systématique, et le volume osseux nécessaire est donné par l’emplacement du futur implant, lui-même déterminé par l’axe de la future prothèse.

La Régénération Osseuse Guidée (ROG) permet d’isoler les cellules osseuses des tissus mous, en utilisant une membrane collagénique et en associant les avantages de l’autogreffe et de la xénogreffe (propriétés ostéoconductrices, ostéoinductrices, une faible résorption). Les ROG sont indiquées à la fois pour corriger les pertes osseuses horizontales et verticales, en amont ou simultanément à la chirurgie implantaire en fonction de l’architecture du défaut osseux, ceci afin d’assurer une bonne vascularisation de la greffe. Afin de réaliser votre première ROG, il faut ajouter à votre plateau technique classique de chirurgie une aspiration avec un embout fin, un godet pour le mélange biomatériau-os autogène, des pins, un bone scraper (râpe à os).

On utilisera des membranes non résorbables armées pour corriger les défauts osseux verticaux, jouant le rôle de barrière jusqu’à la dépose, et des membranes résorbables pour les défauts osseux horizontaux, avec une faible réticulation pour une meilleure biocompatibilité. En pratique, l’incision de la muqueuse se fait au milieu de la crête osseuse, une décharge est réalisée au niveau de deux dents adjacentes en distal. Le lambeau est ensuite décollé puis disséqué au niveau du périoste, afin de lui donner de l’élasticité. La membrane est « pinsée » de distal en mésial, le mélange os autogène-xénogreffe est apporté progressivement.

Les sutures seront réalisées en deux plans, des points matelassiers horizontaux jouent le rôle de « rupteurs de forces » et sont associés à de simples points en O. Une fois la théorie acquise, une formation pratique semble nécessaire… A vous de jouer maintenant !