I. Secteur antérieur
Depuis deux décennies, le concept d’adhésion a considérablement bouleversé la pratique de l’art dentaire et le mode de pensée du praticien [1]. Libérées des impératifs liés à la rétention, les formes de préparation se font moins mutilantes.
L’objectif n’est plus d’adapter les structures dentaires résiduelles aux besoins de la restauration, mais, au contraire, d’adapter la restauration à ces structures.
Dans cette logique de préparations ultra-conservatrices, les restaurations partielles collées peuvent prendre des formes cliniques variées. On comprend dès lors que ces formes de préparation ne soient pas standardisées (contrairement aux préparations corono-périphériques classiques), mais qu’elles nécessitent, au contraire, une réflexion au cas par cas, en fonction de chaque situation clinique [2]. Ainsi, toute la difficulté pour les praticiens est de pouvoir se repérer parmi ces nouvelles thérapeutiques.
À l’heure actuelle, il n’existe aucun consensus sur la terminologie à adopter pour définir ces nouveaux designs [3], ni de cotes ou de formes standardisées à appliquer pour réaliser ces préparations. Nous ne sommes qu’aux prémices de cette nouvelle ère, où naissent des pièces prothétiques sans définitions consensuelles, sans préparation standardisée ni instrumentation spécifique.
Définition et terminologie actuelle : facette ou RAC ?
Une facette est une restauration partielle collée utilisée le plus souvent dans le secteur antérieur. Il s’agit d’une fine épaisseur de céramique ou de résine composite venant recouvrir la surface vestibulaire dentaire. Elle requiert une préparation dentaire minimale (de 0,3-0,8 mm) pour obtenir une épaisseur suffisante de matériau du point de vue de la forme et de la couleur. Concernant la préservation tissulaire, une préparation pour facette (limitée à la face vestibulaire) est environ 4,3 fois moins délabrante qu’une préparation pour couronne céramo-métallique…