À propos d’une image radio-opaque maxillaire

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°39 - 11 novembre 2020 (page 22-24)
Information dentaire
Un patient de 43 ans, présentant un handicap mental léger, sans traitement médicamenteux, est adressé par son chirurgien-dentiste traitant à la suite d’un accident infectieux de type cellulite nasogénienne gauche traitée par antibiothérapie.
L’examen panoramique (fig. 1) met en évidence des lésions infectieuses péri-apicales en regard de 24 et 34, une lésion « mixte » majoritairement radiocondensante circulaire entre les dents 14 et 16, et une dent 15 incluse refoulée a priori dans le palais dur associée à une zone de radioclareté périphérique.

1. Quels sont les diagnostics à évoquer ?

a. Odontome complexe et dent incluse

b. Dysplasie péri-apicale

c. Tumeur odontogénique calcifiante

d. Cémentoblastome

Un CBCT est pratiqué : la périphérie de la lésion ne présente pas de réaction ostéoclérotique (fig. 2) et on retrouve un liseré radioclair « ceinturant » la lésion (fig. 3).

2. Quels sont les examens complémentaires nécessaires ?

a. Examen CBCT

b. Biopsie

c. IRM

d. NFS, VS

Réponses 1. c et d ; 2. a ; 3.c ; 4. c

Commentaires

Le kyste odontogénique calcifié est une tumeur bénigne rare des maxillaires, représentant moins de 2 % des tumeurs odontogènes. Décrite pour la première fois par Gorlin en 1962, elle appartient au groupe des lésions odontogéniques à cellules fantômes, groupe très hétérogène qui montre une grande variété clinique, pathologique et d’évolution, depuis la lésion bénigne jusqu’à la lésion métastasiante avec des formes intermédiaires à agressivité locale [1].

Depuis 2005, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) la nomme tumeur odontogénique kystique calcifiée (TOKC aussi fréquemment appelé kyste de Gorlin) [2].

Clinique : le plus souvent asymptomatique et de découverte fortuite.

Des déplacements dentaires peuvent être observés et une tuméfaction osseuse peut exceptionnellement être retrouvée.

Radiographie : on observe habituellement une lésion uniloculaire radioclaire bien définie, évoquant une lésion kystique [3]. La topographie de la lésion est plus fréquemment la région mandibulaire antérieure (65 % des cas).

Des lésions bilatérales peuvent être exceptionnellement observées [4].

La lésion est fréquemment associée à des odontomes (environ 25 % des cas), des dents incluses et, parfois, des résorptions radiculaires.

Avec le « vieillissement » de la lésion, des calcifications irrégulières ou de densité dentaire apparaissent dans la…

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