Adhésif universel : effet de mode ou adhésif d’avenir ?

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  • Publié le . Paru dans Réalités Cliniques n°4 - 15 décembre 2023 (page 6-16)
Information dentaire
L’évolution des adhésifs amélo-dentinaires depuis les années 1950 a abouti aujourd’hui à la création d'une 8e famille d’adhésifs que l’on nomme adhésifs universels car ils présentent trois caractéristiques principales : - Une utilisation multimode permettant leurs utilisation avec ou sans mordançage sur l’ensemble des tissus. S’il est avéré que le mordançage de l’émail est toujours bénéfique, ce n’est pas aussi clair au niveau de la dentine, cette caractéristique permet donc de simplifier le protocole, de s’adapter à la situation clinique et de minimiser les risques d’erreurs de manipulation. - Une compatibilité globale avec les composites et les résines de collage, limitant ainsi le risque d’incompatibilité de certains adhésifs avec nos matériaux de restauration ou d’assemblage. - Un potentiel d’adhésion aux substrats dentaires, bien sûr, mais aussi aux matériaux prothétiques tels que la céramique, la zircone, la résine ou le métal. Les surfaces et les matériaux à coller étant souvent multiples, cette caractéristique permet d’assurer les résultats de nos assemblages, quels que soient les matériaux. Les adhésifs universels sont donc très intéressants car ils permettent d’obtenir des valeurs d’adhérence tout à fait correctes sur toutes les surfaces, tout en minimisant le risque d’erreur opératoire lié à un mordançage mal maîtrisé de la dentine.

Évolution des systèmes adhésifs

Les adhésifs sont des biomatériaux d’interface utilisés pour lier les tissus dentaires et les biomatériaux de restauration ou de collage de manière adhérente et étanche [1] (fig. 1).

Ils sont aujourd’hui classés en huit générations.

  • La 1re génération a été développée dans les années 1950, lorsque Buonocore a démontré en 1956 qu’une résine de diméthacrylate d’acide glycérophosphorique (NPG-GMA) adhérait à la dentine mordancée à l’acide [2]. Néanmoins, cette génération a donné des résultats cliniques très médiocres avec une faible force d’adhérence (1-3 MPa) [3].
  • Arrivée à la fin des années 1970, la 2e génération utilise principalement des phosphates polymérisables ajoutés aux résines bis-GMA pour favoriser la liaison avec le calcium de la structure dentaire minéralisée [3, 4]. Pour cette génération, la force d’adhésion se situe entre 4 et 6 MPa [5].
  • La 3e génération, dans les années 1980, correspond au développement du concept de système adhésif. Il s’agit d’une combinaison de plusieurs produits. La résine adhésive est couplée à une ou plusieurs solutions préalablement appliquées pour stabiliser la boue dentinaire et faciliter son mouillage et son infiltration sur les parois de la cavité [3].
  • Au début des années 1990, la 4e génération est basée sur le concept de mordançage simultané de l’émail et de la dentine. Ces systèmes comportent généralement trois étapes :

– La première est le mordançage à l’acide de la surface dentinaire. L’acide phosphorique est utilisé pour créer une couche poreuse et augmenter l’énergie de surface et la mouillabilité [6, 7]. Il optimise ainsi le collage et c’est l’acide le plus couramment utilisé dans les restaurations dentaires [8].

– La deuxième consiste à favoriser le mouillage et la pénétration de la surface traitée avec un primer.

– La troisième…

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