une revue systématique de la littérature
La prothèse obturatrice est une prothèse maxillo-faciale utilisée pour fermer, couvrir et maintenir l’intégrité des compartiments oraux et nasaux lorsque celle-ci a été compromise par des processus pathologiques congénitaux ou acquis [1].
La prothèse obturatrice est composée d’une plaque palatine et d’un obturateur (ou balle obturatrice). Elle permet de restaurer les fonctions orales (déglutition, phonation et mastication entre autres), tout en autorisant le contrôle des sites à risque de récidive pathologique. Dans le cas d’exérèse néoplasique, la chirurgie diminue les appuis tissulaires (dentaires, osseux et muqueux) et découvre des cavités présentant des contre-dépouilles, des replis anatomiques et des muqueuses sensibles. Par ailleurs, la radiothérapie – souvent associée – induit une hyposialie, une fragilité des muqueuses, un risque d’ostéoradionécrose et une ouverture buccale limitée. Dans ce contexte anatomique particulier, le recours à la chaîne prothétique traditionnelle pour fabriquer une prothèse obturatrice est délicat pour le praticien et inconfortable pour le patient.
Le remplacement des étapes physiques de la chaîne prothétique par des étapes numériques constitue une solution prometteuse. La conception et fabrication assistées par ordinateur (CFAO) permettraient d’enregistrer la géométrie orale à distance et sous forme de données numériques, de modéliser virtuellement l’obturateur sans contact avec le patient, puis de fabriquer directement la pièce prothétique par FAO. Cependant, si la CFAO est largement utilisée pour la prothèse dentaire fixe, son utilisation reste limitée en prothèse amovible – dont font partie les prothèses obturatrices. En effet, les enregistrements numériques peinent à conserver la précision des grandes étendues de tissus mous et à retranscrire complètement le jeu fonctionnel de la musculature.
Notre hypothèse est que les techniques de CFAO actuelles peuvent…