En préambule, une question se pose : qu’est-ce qu’un cas complexe en prothèse amovible, dans la mesure où, par essence, il s’agit d’une discipline où la notion de succès est très relative ? Dans toutes les situations, la prothèse est amovible, avec ce que cela présente comme composantes psychologiques, physiologiques, difficultés techniques et limites thérapeutiques. Le succès escompté est loin de celui d’une restauration supra-implantaire !
Le praticien se trouve dès le départ confronté aux espérances et doléances du patient, parfaitement regroupées par Kotkin [1]. À la mandibule, 35 % des patients se plaignent d’instabilité, 20 % de douleurs, à l’arcade supérieure 18 % d’instabilité et 3 % de douleur. Mais certaines conditions cliniques sont susceptibles d’aggraver ces résultats, en particulier la résorption [2].
QUELS SONT LES PROBLÈMES ?
Les difficultés thérapeutiques en prothèse amovible complète sont nombreuses, mais seules, dans cet article, les difficultés anatomiques liées à la résorption des surfaces d’appui seront abordées, à savoir les manifestations algiques et les problèmes de rétention et de stabilisation seront abordés.
La résorption
Il s’agit d’un phénomène parfaitement défini : perte de structure osseuse continue, cumulative, irréversible. C’est un phénomène impossible à contrecarrer, les étiologies proposées sont multiples, atteignant plus les femmes que les hommes mais dont les conséquences prothétiques sont majeures et difficiles à pallier (fig. 1).
Cliniquement la résorption se manifeste de deux manières.
Résorption osseuse + résorption muqueuse
La perte de volume osseux est accompagnée par les structures muqueuses des surfaces d’appui. Les reliefs osseux « stabilisateurs », tels que les crêtes, disparaissent, devenant dans certains cas négatifs, degré 6 de la classification Cawood et Howell…