Chirurgie du lambeau lingual

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°16 - 24 avril 2019
Information dentaire
Les techniques d’augmentation des volumes osseux ont permis ces dernières années d’élargir les indications de l’implantologie. Une zone anatomique reste cependant un défi pour le chirurgien : le secteur mandibulaire postérieur, au niveau duquel la fermeture hermétique et sans tensions du site opéré (conditionnant la réussite de la chirurgie) est plus difficile à obtenir qu’ailleurs en raison des rapports anatomiques complexes de la région.
Deux techniques ont été proposées : les lambeaux en tunnel [1] et le lambeau lingual [2, 3] pour recouvrir des augmentations de volume de la crête alvéolaire mandibulaire de plus de 5 mm dans cette région [1]. Une approche à ciel ouvert où le chirurgien peut embrasser du regard l’intégralité du site qu’il transforme et y intervenir sans contraintes paraît plus pratique, précise et rassurante que les techniques partiellement fermées.
Cependant, une connaissance préalable de l’anatomie de cette région est un prérequis indispensable à l’apprentissage des techniques de lever d’un lambeau lingual.

Rapports de la muqueuse alvéolaire linguale avec le plancher buccal et la loge sublinguale

Le plancher buccal isole deux régions anatomiques : une région supérieure ou sus-hyoïdienne et une région inférieure ou subhyoïdienne, dite aussi submandibulaire.
Le plancher buccal est limité en avant par l’arc mandibulaire et en arrière par le corps de l’os hyoïde. Il est limité dans sa portion latéro-supérieure par la muqueuse sublinguale et par la convergence de celle-ci avec la muqueuse alvéolaire linguale qui tapisse la face interne endo-buccale du corps de la mandibule.
La face supérieure du plancher est constituée par le muscle mylo-hyoïdien et les muscles génio-hyoïdiens.

Constitution de la face supérieure du plancher [4, 5]

  • Le muscle mylo-hyoïdien : paire et symétrique, c’est une nappe musculaire en forme de triangle à base postérieure, les deux chefs sont unis par un raphé-médian. Il s’insère sur la ligne oblique interne du corps de la mandibule, oblique en bas et en avant et sur la face antérieure du corps de l’os hyoïde.
  • Les muscles génio-hyoïdiens : ils sont symétriques, situés sous la langue et au-dessus du muscle mylo-hyoïdien ; ce sont des muscles épais, courts et juxta-médians. Ils s’insèrent en avant sur les apophyses géni, en dessous du génio-glosse. Ils se dirigent en bas et en arrière, accolés l’un à l’autre, en s’élargissant progressivement. Ils se terminent en fer à cheval sur la face antérieure du corps de l’os hyoïde au-dessus du muscle mylo-hyoïdien.
  • Sur ce plancher repose le massif lingual qui occupe la majeure partie de la surface dans sa portion centrale et, latéralement par rapport au massif lingual, prennent place les deux loges sublinguales droite et gauche en rapport direct avec les parois alvéolaires linguales.
  • Une effraction du muscle mylo-hyoïdien a pour conséquence une communication entre la cavité orale et la loge submandibulaire qui, dès lors…

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