Collages des céramiques : quels procédés pour quels résultats ?

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°37 - 30 octobre 2024 (page 66-72)
Information dentaire
Toutes les céramiques actuelles peuvent être collées en appliquant strictement les bonnes procédures sur leur intrados. Malheureusement, ces procédures sont variables d’une céramique à l’autre : ainsi la moindre erreur ou confusion peut-être à l’origine d’un échec clinique. Alors que l’application d’acide fluorhydrique (à des temps variables) suivi de la mise en place d’un silane apparaît la norme pour les céramiques vitreuses, un sablage de dix secondes à l’oxyde d’aluminium 50 µm suivi de l’application d’un primer contenant du 10-MDP semble la norme actuelle pour le collage de la zircone. D’autres procédures beaucoup plus marginales à l’heure actuelle peuvent aussi fonctionner. Une fois l’intrados traité, il convient alors de sélectionner une colle et une procédure d’assemblage permettant à la fois de mêler simplicité clinique et bonne durabilité.

Avec l’avènement des restaurations partielles collées (RPC) réalisées majoritairement en céramique vitreuse, le collage est devenu une procédure routinière du cabinet dentaire.

Voici maintenant plus de dix ans, sont apparues les céramiques infiltrées de polymères (appelées PICN en anglais pour Polymer Infiltrated Ceramic Network) qui ont rencontré un succès mitigé en raison notamment de propriétés esthétiques modérées et d’indications cliniques peu claires, à cheval entre celles des composites usinables et des vitrocéramiques. Elles sont cependant toujours utilisées, notamment dans les contextes d’usure, et doivent nécessairement être collées [1].

La grande révolution des dernières années est probablement l’utilisation croissante et l’avènement de la zircone sous sa forme collée, permettant d’imaginer de nouvelles indications cliniques comme les bridges collés cantilevers postérieurs, les facettes, voire les inlays/onlays. Alors que dans les cabinets ou les laboratoires de prothèse, le collage de ce matériau a toujours la réputation d’être « difficile » ou « exigeant », il est pourtant maîtrisé depuis près de dix ans avec assez peu de débats dans la littérature [2].

Le but de cet article est de revoir les principaux protocoles de traitement des intrados prothétiques ainsi que de rappeler les indications et performances relatives des différentes colles, de manière simple et imagée.

Afin de comprendre l’adhésion aux matériaux prothétiques de manière simple, il faut accepter l’idée que, quel que soit le matériau, la composante « micromécanique » est essentielle et majoritaire sur les autres composantes pour obtenir de bonnes valeurs d’adhérence. Cette rugosité optimale peut être obtenue par des traitements chimiques (comme l’utilisation d’acide fluorhydrique) ou mécaniques (comme le sablage).

Ainsi, quel que soit le matériau prothétique, toutes les procédures de traitement…

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