Cas clinique
Une patiente âgée de 34 ans, ne présentant aucune pathologie systémique connue et sans antécédents de tabagisme, consulte pour une hypersensibilité dentaire localisée au niveau des incisives inférieures. Elle décrit une douleur aiguë et transitoire au contact de boissons froides ainsi qu’un inconfort lors du brossage.
L’examen clinique révèle la présence de récessions gingivales vestibulaires affectant les dents 3.1 et 4.1 (fig. 1a). Selon la classification de Cairo, il s’agit de récessions de type RT2, caractérisées par une perte d’attache interproximale inférieure à la perte d’attache vestibulaire [1]. La ligne amélo-cémentaire (LAC) est identifiable (A) sans perte de substance dentaire (-) [2].
L’analyse du phénotype parodontal met en évidence une gencive fine et transparente (phénotype fin), associée à une bande kératinisée réduite, voire absente. Le sondage parodontal confirme la stabilité du parodonte. La récession la plus profonde, observée sur la dent 4.1, mesure 6 mm (fig. 1b).
Objectifs thérapeutiques
Dans un premier temps, des mesures conservatrices ont été instaurées, incluant une correction de la technique de brossage et l’utilisation quotidienne d’un dentifrice désensibilisant. Une nette amélioration est observée, bien que les symptômes persistent. En conséquence, le plan thérapeutique retenu repose sur une approche chirurgicale combinant un tunnel fermé latéralement et avancé coronairement associé à un greffon de tissu conjonctif enfoui. L’objectif principal est d’obtenir un recouvrement radiculaire complet et le renforcement du phénotype gingival, selon la technique initialement décrite par Azzi & Etienne (1998) [3], puis modifiée par Aroca et al. (2010) [4] et Sculean et al. (2021) [5].
Sous anesthésie locale, des incisions intrasulculaires légèrement biseautées sont pratiquées au niveau des dents concernées et prolongées d’une dent mésiale et…