Aujourd’hui, de plus en plus de praticiens réalisent des actes qui étaient auparavant réservés aux spécialistes comme la parodontologie, l’implantologie, l’endodontie, la pédodontie mais aussi la dentisterie esthétique. En effet, les supports de formations sont nombreux et, maintenant, plus accessibles : formations universitaires/privées en présentiel ou à distance, articles, vidéos cliniques, mentorat, « study group », etc. Les outils à notre disposition ont aussi évolué avec la digitalisation de la profession : chirurgie guidée implantaire, planification esthétique du sourire, Impression 3D. Cela permet donc aux chirurgiens-dentistes d’acquérir plus de compétences cliniques et d’obtenir une reproductibilité sur des traitements jugés plus complexes auparavant. C’est ce que nous pourrions appeler « l’omnispécialité ». Nous verrons à travers un cas clinique de réhabilitation globale que les différentes disciplines de l’odontologie peuvent être réalisées par un seul et même praticien avec comme objectif final, fonction et esthétique du sourire.
Présentation du cas clinique
Un patient de 67 ans nous est adressé afin de réhabiliter son sourire (fig. 1). Après une discussion approfondie et un examen clinique exo/endo-buccal, nous posons le diagnostic d’une usure dentaire pathologique par attrition majoritaire associée à un bruxisme diurne et nocturne [1] (fig. 2). L’aspect du sourire n’est que la manifestation d’un problème sous-jacent : ne pas prendre en charge ce patient dans sa globalité entraînera automatiquement un échec thérapeutique. Le patient présente des pertes de substances amélo-dentinaires importantes en secteur antérieur maxillaire impliquant un sourire inversé (fig. 3), une usure des coiffes céramo-métalliques avancée, ainsi que deux fractures radiculaires liées à des reconstitutions corono-radiculaires invasives (fig. 4). Après explications au patient de ces différentes…