Il est des personnes qui ne font partie d’aucun monde. Certains les considèrent « border line », d’autres comme des génies, d’autres comme des hérétiques… Chaque époque célèbre les meilleures. Chaque pays s’enorgueillit des plus médiatiques. Chaque métier compte les siennes. Dans la mode, tel créateur, au cinéma, tel réalisateur, au sein même de nos villes, des artisans se distinguent. Un boulanger chez qui le pain est sans égal, un peintre au coup de patte magnifique… Partout où s’exerce la créativité des hommes, y compris et peut être surtout dans nos métiers, il est de ces êtres qui rendent les choses belles, belles à être et belles à regarder. C’est sur ce dernier concept que nos professions ont ce petit supplément d’âme, celui de devenir partie de ceux qui les portent, les transformant de l’intérieur, pour les rendre beaux à regarder et à côtoyer.
Dino Li fait partie de ces êtres particuliers, indépendants et créatifs. Il fait des photos comme certains peignent des tableaux. Inventeur génial de concept servant son art, de lumières détournées, rebondissantes, s’étalant comme on s’allonge doucement sur les sujets qu’il photographie. Il prend ce qu’on lui livre, comme un Gandhi baisserait les fusils pointés vers lui, avec confiance et sérénité. Et avec cette bienveillance, il est en train de donner un autre souffle à toute une partie de nos professions. Il suffit de naviguer dans les revues, les réseaux sociaux, pour voir les prophètes du beau se rallier à son image. Et que c’est bon de voir enfin de belles choses illustrées avec beauté. Comme il le dit si bien, « je n’ai pas inventé la photographie, j’essaye de créer la mienne pour la partager, donner envie… » (fig. 1).
Cela fait une dizaine d’années qu’il a la photo dans la peau, pour ce qu’elle prend, mais surtout pour ce qu’elle donne. Partage est un mot qui…