Les protocoles d’extraction-implantation immédiate, décrits pour la première fois en 1976 par Schulte et Heimke [1], se sont progressivement développés durant les années 1990 et au début des années 2000 [2, 3] jusqu’à occuper aujourd’hui une place essentielle dans les plans de traitement implantaires modernes. La temporisation immédiate (ou encore mise en esthétique immédiate), à savoir la connexion d’une prothèse fixe à l’implant dans la semaine qui suit sa pose et sans occlusion avec l’antagoniste, constitue le prolongement logique de ces protocoles. Initialement perçue comme risquée, cette technique est désormais largement validée par une littérature scientifique abondante, qui en confirme la fiabilité et les avantages lorsque des conditions précises, propres au patient et au site d’intervention, sont respectées [4-6].
Ces protocoles permettent de répondre immédiatement aux attentes esthétiques des patients tout en guidant la cicatrisation gingivale en maintenant un profil d’émergence idéal. Leur intérêt est double : réduire le nombre d’interventions chirurgicales et le temps global du traitement, tout en tentant de préserver au mieux les volumes osseux et gingivaux initiaux.
À l’ère du digital et de la CFAO (Conception et Fabrication Assistée par Ordinateur), de nombreuses solutions prothétiques, obtenues par fraisage ou impression 3D, existent pour réaliser une temporisation immédiate (couronne transvissée préparée à l’avance ou à la suite de la chirurgie, couronne coquille…). Si ces solutions sont fiables, elles comportent certaines limites en termes de coût, de temps préparatoire et d’éventuelle imprévisibilité d’adaptation. Dans ce contexte, la réutilisation de la dent naturelle du patient (ou éventuellement de la couronne en place) apparaît comme une alternative à la fois biomimétique et pragmatique. Elle conserve la forme, la teinte et la texture de la dent extraite, garantissant…