La période d’immaturité dentaire, bien que très brève au regard de la durée de vie de la dent sur arcade, apparaît comme déterminante pour sa pérennité future. Cette phase de quelques années entre l’émergence dans la cavité buccale et la mise en place de la jonction cémento-dentinaire apicale, est essentielle pour que la dent acquière sa maturité tissulaire.
Dans l’approche médicale contemporaine de la dentisterie, le respect des dents permanentes est un impératif et toutes les stratégies préventives et thérapeutiques doivent être mises en œuvre dans ce sens, et ce, à plus forte raison, lorsqu’elles sont jeunes et immatures. C’est pourquoi, la dent immature, indemne de pathologie, doit être au centre des stratégies de prévention primaire, c’est-à-dire l’ensemble des mesures qui visent à éviter le développement de lésions carieuses. Elle doit également faire l’objet des méthodes de prévention secondaire, c’est-à-dire d’interception des lésions initiales. Face à la pathologie carieuse ou traumatique, l’immaturité de structure oblige à reconsidérer les thérapeutiques conservatrices en fonction du stade de formation radiculaire et apicale. Les traitements portent en effet sur des structures en évolution et doivent donc permettre aux structures dentaires et alvéolaires de parachever leur édification. Si l’immaturité des tissus constitutifs de la dent la rend plus vulnérable face à la maladie carieuse, cette même immaturité rend possible des thérapeutiques de prévention et de régénération en dentisterie conservatrice et en traumatologie, thérapeutiques qui ne seront plus efficientes une fois la dent mature.
Immaturité amélaire
La période d’éruption de la dent, c’est-à-dire le laps de temps entre l’apparition des pointes cuspidiennes dans la cavité buccale et son occlusion fonctionnelle, est conséquente. Elle est par exemple de 15 mois en moyenne pour la première molaire et 27 mois pour…