Gestion prothétique d’un cas de résorptions radiculaires externes post-traumatique chez un patient de 9 ans
À propos d’un cas

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°16 - 24 avril 2024 (page 20-26)
Information dentaire
L’expulsion est l’un des traumatismes dentaires les plus sévères, il représente 0,5 à 16 % des blessures dentaires [1, 2]. Dans la plupart des cas, et en l’absence de contre-indication (maladie parodontale, handicap cognitif important, lésion carieuse importante), une dent permanente expulsée doit être réimplantée le plus rapidement possible. Le pronostic de la dent est dépendant du délai entre l’expulsion et la réimplantation, mais aussi du milieu de conservation de la dent avant sa réimplantation. Pour autant, les suites d’expulsion restent régulièrement défavorables et conduisent bien souvent à l’avulsion de la dent. Dans le cas particulier des patients jeunes n’ayant pas achevé leur croissance, la prise en charge prothétique peut se révéler complexe. La prothèse amovible est souvent envisagée en première intention, mais elle nécessite de nombreuses évolutions au cours de la croissance et peut affecter le bien-être social des patients. La prothèse fixe dento ou implanto-portée conventionnelle est contre-indiquée à ces âges du fait de la croissance. Des alternatives existent, permettant une réalisation simple et l’amélioration de la qualité de vie de ces jeunes patients.

Situation initiale

En février 2023, nous recevons au Service de Consultation et Traitements Dentaires un jeune patient âgé de 9 ans qui consulte pour des mobilités importantes sur les dents 12-11-21-22. Le dossier médical de l’enfant révèle une prise en charge trois mois plus tôt dans un service de stomatologie à la suite des expulsions de ces quatre dents lors d’un traumatisme. Les dents avaient alors été réimplantées.

Faute de suivi, aucune prise en charge endodontique n’avait été entreprise dans les jours suivant le traumatisme. Du fait de la mobilité importante des incisives maxillaires, la contention a été laissée en place. Une radiographie panoramique et un cone beam ont également été réalisés. Ces derniers montrent une résorption radiculaire externe des dents 12-11-21-22 (fig. 1a-c).

Prise en charge

1re étape : analyse et proposition thérapeutique

L’examen clinique intrabuccal met en évidence une mobilité de type III selon la classification de Mühlemann [3] au niveau des dents 12, 11, 21 et 22, malgré la présence de la contention allant de 14 à 24. Les tests de sensibilité pulpaire au froid sont négatifs sur l’ensemble des dents concernées par le traumatisme. Des douleurs à la percussion axiale ainsi qu’à la palpation apicale sont également présentes.

Lors de la première consultation, des photographies exo-buccales (fig. 2a, b) et endo-buccales (fig. 3) ont été réalisées ainsi que des empreintes optiques dans le but d’obtenir des modèles d’étude numériques.

D’après l’examen clinique et les examens complémentaires, le pronostic des incisives maxillaires est défavorable et ne permet pas la conservation des dents.

Selon l’Association Internationale de la Traumatologie Dentaire (IADT) [4], après réimplantation, les dents permanentes immatures peuvent continuer leur édification radiculaire si la revascularisation…

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