Greffes gingivales : et si la maîtrise de la douleur post-opératoire devenait un critère essentiel de réussite ?

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  • Publié le . Paru dans Parodontologie Implantologie Orale, un nouveau regard n°3 - 15 juillet 2025 (page 76-81)
Information dentaire
En matière de greffe gingivale, la réussite est le plus souvent évaluée en termes de recouvrement radiculaire, d’épaississement ou de gain de tissu kératinisé. Le ressenti du patient, pendant ou après l’intervention, est peu pris en compte. La douleur n’est pas ou peu considérée, que ce soit en tant que facteur associé à la réussite ou à l’échec. Pour autant, les chirurgies plastiques parodontales peuvent amener à des douleurs post‑opératoires de différentes intensités, durées et étendues. Bien que cette douleur soit compréhensible après une intervention chirurgicale, elle peut être limitée. Un bon contrôle de la douleur post-opératoire influence favorablement la collaboration du patient ainsi que sa réponse clinique. Si la douleur post-opératoire peut être maîtrisée, comme les chances de recouvrement, ne doit-elle pas faire partie intégrante de la réussite… ou de l’échec ?

Un besoin croissant

Devant l’accroissement des demandes esthétiques, la présence d’hypersensibilités et des récessions associées, ou en soutien aux implants posés de plus en plus fréquemment, la greffe gingivale fait aujourd’hui partie de l’arsenal thérapeutique de nombreux praticiens.

L’objectif de la greffe gingivale peut être un gain de tissu kératinisé, un recouvrement ou encore une augmentation d’épaisseur. Plusieurs techniques chirurgicales existent afin d’y parvenir et peuvent être classées en deux familles : la greffe gingivale épithélio-conjontive (fig. 1) et la greffe gingivale de conjonctif enfoui (fig. 2) [1].

Si l’utilisation des biomatériaux se développe en remplacement d’un prélèvement palatin, ce dernier est encore aujourd’hui le gold standard. Le prélèvement épithélio-conjontif impose une cicatrisation de seconde intention et nécessite 30 jours pour qu’un épithélium recouvre totalement la plaie du site prélevé [2]. Le prélèvement de tissu conjonctif enfoui (techniques de la « trappe » ou « single incision ») amène à une cicatrisation de première intention, mais il est nécessairement plus profond, obligeant à préserver une épaisseur suffisante au niveau du volet épithélial pour ne pas qu’il se nécrose. Au palais, plus le prélèvement est profond, plus il impacte les éléments nerveux sous-jacents. Le prélèvement tubérositaire est intéressant, mais peu utilisé, parfois limité en volume et il n’est pas toujours accessible.

Les mécanismes de la douleur

La douleur est le principal signe dont le patient va tenir compte pour évaluer les suites post-opératoires d’une greffe gingivale. La douleur représente une « émotion » appartenant au système homéostatique intéroceptif qui surveille l’état du corps (température, hydratation, réserves nutritionnelles, contractions musculaires…

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