Implants zygomatiques et sinus

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°29 - 2 septembre 2020 (page 32-34)

1a et b. Patiente de 65 ans ayant eu dix ans auparavant une réhabilitation maxillaire totale par une technique hybride avec deux implants zygomatiques en 15 et 25 et deux implants standards en 12 et 22. Elle a présenté tardivement une symptomatologie infectieuse sur l’implant 25 qui montrait une perte osseuse. Une chirurgie de curetage péri-implantaire et de régénération osseuse guidée a été réalisée.Notez la cavité péri-implantaire et la lame osseuse la séparant du sinus. Cette image illustre le fait que si la péri-implantite évolue, elle fera irruption dans la cavité sinusienne, induisant de fait une sinusite.

Information dentaire

La réhabilitation du maxillaire atrophique nécessite parfois l’usage d’implants zygomatiques, en alternative aux greffes osseuses. Ces implants permettent d’obtenir un bon ancrage qui autorise une mise en charge immédiate et apporte un grand confort aux patients. Ils permettent aussi de diminuer de façon significative la durée et la pénibilité des traitements. Leur utilisation expose cependant à des risques de complications, notamment vis-à-vis des sinus. Depuis de nombreuses années, la littérature scientifique décrit des sinusites chroniques qui viennent ternir les résultats à long terme. Cet article revient sur leur fréquence, leur étiopathogénie, leur traitement et les façons de les prévenir.

Étiopathogénie et fréquence

L’analyse de la littérature scientifique montre des taux de sinusites variables, de 0 à 30 % selon les auteurs [1].

Il semble que ce taux soit dépendant du trajet intrasinusien de l’implant. En effet, au fil des années, ce trajet s’est peu à peu déplacé et la technique a évolué. Il était initialement intrasinusien, selon la technique de Branemark, il s’est ensuite externalisé, mais tout en restant largement intrasinusien, avec la Slot technique, pour enfin être quasiment extrasinusien avec la technique de Paulo Malo [2].

Durant leur trajet intrasinusien, et en l’absence de sinusite, la sinusoscopie a permis de décrire une membrane, semblable à la muqueuse sinusienne, en revêtement sur les implants [3]. Ces derniers peuvent donc être bien tolérés dans des conditions physiologiques. De plus, la lésion de la muqueuse sinusienne (très fréquente) en phase peropératoire n’entraîne pas de risque de sinusite d’après Pennarrocha 2007 [4].

Malo et al. [5] ont montré que les risques de sinusites étaient largement augmentés chez les patients ayant déjà présenté des sinusites avant l’intervention (30 %).

Il apparaît que la contamination du sinus vient initialement de la bouche. Cette contamination peut se faire soit en raison d’une péri-implantite qui forme une cheminée autour de l’implant pour l’ascension bactérienne, soit du fait d’un défect osseux qui ne permet pas l’étanchéité entre la bouche et le sinus. Dans ce cas, l’infection colonise le sinus puis contamine l’implant zygomatique. À terme, une inflammation de la muqueuse sinusienne peut, à l’extrême, entraîner un blocage de la ventilation par obstruction du méat. Une sensation de pesanteur au niveau du tiers moyen de la face peut donc être ressentie par le patient. Parfois, des épisodes infectieux intercurrents surviennent avec des œdèmes et des écoulements purulents au niveau des fosses nasales ou au niveau…

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