Jérémie Perrin, Hervé Plard, Yvan Bedouin, Dominique Truong-Loï, Yves Gastard
Malgré les progrès très importants dans la prise en charge et dans les thérapeutiques des maladies parodontales, les extractions pour des raisons d’alvéolyse avancée restent très fréquentes. Un certain nombre de patients présente des situations de parodontites chroniques généralisées et sévères qui nécessitent l’avulsion de l’ensemble des dents restantes. Les traitements prothétiques de ces patients, édentés totaux ou en passe de l’être, sont particulièrement complexes.
La destruction tissulaire est souvent très importante et ne laisse persister que des crêtes édentées de faible volume. Cette résorption avancée complique nos thérapeutiques. Le recours appréciable aux implants dentaires s’impose alors, en complément de rétention.
Le cas clinique présenté ici concerne la réhabilitation maxillomandibulaire d’un patient de 53 ans atteint d’une parodontite chronique généralisée terminale. L’ensemble des dents a dû être extrait. Une thérapeutique implantaire s’est avérée indispensable au confort et à l’acceptation du patient. Sa mise en œuvre a cependant été une succession de compromis que nous allons exposer.
Édentement et maladie parodontale
La perte précoce des dents par évolution d’une maladie parodontale est un traumatisme pour les patients. Il s’agit d’un triple choc : psychologique, physique et esthétique (1). La reconstruction prothétique associée est souvent compliquée par la fonte inéluctable du tissu osseux.
La nécessité d’extraire l’ensemble de la denture dans le cadre d’une parodontopathie terminale oblige, fréquemment, à avoir recours à des prothèses amovibles complètes immédiates ou temporaires. Celles-ci, mises en place immédiatement le jour des extractions, présentent une épreuve supplémentaire pour les patients.
Ces prothèses temporaires font généralement l’objet d’une réfection de base au cours de la cicatrisation du patient. Ceci permet de les adapter au…