Intérêt de la démarche diagnostique dans le traitement de la fluorose

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°1 - 13 janvier 2021 (page 22-27)
Information dentaire

La fluorose dentaire se définit comme une anomalie qualitative de l’émail, qui se traduit histologiquement par une hypominéralisation due à une ingestion excessive de fluorures lors de l’amélogenèse.

Différentes thérapeutiques existent pour traiter ces lésions amélaires [1-3]. Néanmoins, choisir la ou les bonnes options constitue un défi pour le praticien. Parmi ces solutions sont cités l’éclaircissement, la microabrasion, l’érosion-infiltration, les restaurations à la résine composite, les facettes, les couronnes à recouvrement total, ou encore une combinaison de ces techniques [4, 5].

Cependant, le plan de traitement dépend, d’une part, du désir du patient et, d’autre part, du type d’opacités, ainsi que leurs étendues, profondeurs et épaisseurs [2] [6-12]. Afin d’analyser ces différents paramètres, le praticien met en œuvre certains outils diagnostiques tels que la transillumination et le tooth mapping.

Le but de cet article est de proposer une démarche diagnostique qui se base sur l’analyse des différents paramètres cliniques pour guider le praticien dans la prise en charge thérapeutique, ceci à travers deux situations cliniques.

Description de la fluorose dentaire

Elle se traduit cliniquement par des opacités au niveau de l’émail. Ces opacités peuvent atteindre de façon symétrique des dents homologues, et touchent généralement plusieurs groupes de dents.

Topographiquement, des lignes blanches isolées ou confluentes, ou encore des plages blanches discrètes sont observées. L’association de ces deux formes confère à la dent un aspect parcheminé [13]. Dans certains cas, l’hypominéralisation est totale, résultant en une surface amélaire complètement opaque [1, 14].

Sur le plan histopathologique, un émail hypominéralisé est un émail qui a perdu une partie de sa trame minérale. Les espaces interprismatiques sont plus larges, donnant lieu à un émail poreux et perméable. D’une part, ceci explique les dyschromies postéruptives, où les pigments exogènes gagnent les pores et transforment les opacités blanches en brunes [2]. D’autre part, la dureté de la surface est moindre, ce qui résulte en des pertes de substances postéruptives sous forme de puits [7, 15].

Cette dyschromie est souvent mal acceptée par les patients et constitue un problème psychosocial pour lequel un traitement efficace s’impose [2, 4, 8].

Démarche diagnostique

Un diagnostic bien établi repose sur un examen clinique minutieux, guidé par des tests et investigations ciblés. Le praticien doit d’abord recueillir les informations nécessaires du patient. Écouter ses doléances, la façon dont il perçoit son sourire et le résultat qu’il souhaite avoir est un prérequis. Répondre à ses souhaits se fera par la suite, dans la mesure du possible.

À partir de l’examen clinique, le chirurgien-dentiste doit déterminer trois paramètres en rapport avec les dyschromies : leurs étendues, leurs profondeurs et leurs épaisseurs.

L’examen débute par une observation des surfaces dentaires, humides au départ, et sèches par la suite. Cette observation a pour but de déterminer le…

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