En 1923, G.W. Gillet écrivait dans le Journal National of Dental Association « The next decade will see the end of removable prosthesis and fixed bridge-works » (« la prochaine décennie verra la fin des prothèses amovibles et fixées »).
En effet, la découverte et l’utilisation de l’amalgame d’argent comme matériau indiqué pour la reconstitution dentaire permettait d’espérer un avenir comportant de moins en moins d’avulsions. Malgré cette avancée majeure, presque un siècle s’est écoulé et les prothèses amovibles, ainsi que les reconstructions par prothèses fixées sont encore d’actualité avec une réalité clinique indiscutable. De plus, l’édentement total, expression extrême de la perte des dents, représente une déficience avec un impact psychologique important pour le patient, associée à une baisse du niveau de la qualité de vie. De même, chez la personne âgée, l’état bucco-dentaire apparaît comme un marqueur de sa capacité fonctionnelle en constante décroissance [1-4].
Le passage à l’édentation totale est souvent lourdement vécu par le patient avec des conséquences psychologiques dont le praticien doit prendre conscience et tenir compte dans l’élaboration de son plan de traitement. Il est alors important d’évaluer ce critère, afin d’emmener délicatement ce dernier vers l’étape de l’édentation totale. Pour cela, la conservation transitoire, à court ou moyen terme, des dernières dents résiduelles, et leur intégration à la conception de la prothèse complète, peut être une arme thérapeutique. En effet, le patient à cette étape possède « encore des dents ». De plus, leur conservation peut également être un allié dans l’intégration fonctionnelle de la prothèse amovible complète en permettant d’améliorer sa stabilité dans la cavité buccale [5]. Au début du XXe siècle M. Devan déclarait qu’« il est important de maintenir ce qui reste plutôt que de remplacer…